Convocation au bureau...

Appuyé contre le mur du couloir, Dai attendait que le directeur soit disposé à le recevoir. Il n'était pas du genre de ceux qui entre sans qu'on les y est invité... Ce n'était pas par politesse, mais depuis qu'il avait surpris son frère et sa petite amie dans une position compromettante, il évitait ce genre de chose.

Il ricana en imaginant Maeda et une professeur X ou Y dans une position explicite... Puis, pour faire passer le temps, il chercha quelle prof ça pourrait être... La prof d'Anglais ? Ou bien l'infirmière... Il faillit s'étouffer de rire en imaginant son directeur avec les deux à la fois...

Se reprenant un peu, histoire de ne pas passer pour un fou pour quiconque passerais, il se dit que l'esprit pouvait vraiment partir très loin quand on s'ennuyait...

Il jeta un regard à la porte du bureau... on ne l'invitait toujours pas à entrer...

Son esprit dériva à nouveau, mais vers d'autre personne, son pote Umeno quand il s'aurait qu'il s'était trouvé une copine qui partageait son idéologie... ladite copine, plutot jeune d'ailleurs, le faisait sourire... il espérait qu'Ai ne deviendrait jamais comme ça... il préfèrait qu'elle devienne comme Kido encore... sure d'elle, qui fait peur aux autres...

Il en était là de ses considérations quand il se rappela d'une chose qui le fit se sentir particulièrement stupide : Il avait oublié de frapper à la porte...

Posons nous désormais une question existentielle. Quels sont les limites de Maeda? Parce que, même s'il n'avait qu'un seul et unique don, et qu'il ne comprenait pas l'omniscience, la télépathie, l'empathie ou autre choses de cette catégorie, il savait parfaitement que son invité l'attendait derrière la porte. C'est qu'il avait de nombreuses choses à... exploiter, disons, de ce cher Makimura et avait d 'autres choses à faire. Et ce -brillant- élève, qui ne se donnait même pas la peine de penser à frapper à la porte faisait attendre l'excentrique qu'était le directeur du lycée Beni-Tsuki.

Il soupira, se leva de son grand fauteuil en cuir et avança d'un pas nonchalant jusqu'à la porte de son bureau, d'une démarche à la fois décontractée et chaloupée... Encore un faux air qu'il se donnait. C'est que c'était beaucoup moins amusant de se balader en costume classe sur mesure et de se comporter comme un gentleman. Il avait suffisamment joué les playboys dans sa jeunesse. Il ouvrit la porte, pour justement se retrouver à l'un des playboys les plus populaires du lycée, accessoirement rédacteur en chef et accessoirement accessoirement, doué du don de regénération cellulaire. Maeda comptait toutefois cacher ses inttentions aux yeux de l'adolescent (qui ne serait peut être pas dupe, mais qui ne pourrait rien deviné en détail étant donnée la part épaisse de mystère qui entourait le prestigieux directeur).

Il eut un de ses fameux sourires énigmatiques et moqueurs, si étrange que personne ne savait ce qu'il voulait dire vraiment:

-Entre donc, Makimura, plutôt que de penser à des choses futiles et perverses qui pourraient insulter tes chers professeurs...

Maeda savait-il vraiment ce que pensait le jeune homme ou bien avait-il lâché cela au hasard? Voilà ce qui constituait le principal atout du directeur. Sans cesser de sourire, il s'effaça du passage, tenant la porte grande ouverte afin de permettre à Dai d'entrer dans la pièce.

Dai n'aimait pas rencontrer le directeur... Il ne savait jamais quoi penser de l'énergumène... et puis, rien que sa réponse... sincèrement... le jeune homme ne savait pas s'il devait rire ou pleurer...

- Je n'oserais jamais avoir de tels pensées envers mes professeurs monsieur, vous le savez bien...

Ca, c'était un vilain mensonge éhonté, et il savait pertinnement que l'important, c'était surtout de donner l'air de.

Il s'avança un peu dans le bureau, suivant le directeur.

Ce mec était vraiment étrange : Il portait des tenue traditionnelle, mais la première impression n'était pas celle d'un vénérable professeur des temps ancien, non, plutôt celle d'un clochard qui faisait les poubelles de temps à autres... débraillé.

Dai avait longtemps pensés que cet homme était un incapable, puis, avec le temps, il avait compris ce que peu de personne avait perçu : Il faisait tout ça pour se donner une image... Il était acteur. Il jouait un rôle, et c'est à ça qu'il occupait ses longues journée... avec bien entendu l'espionnage d'élève. D'ailleurs, plusieurs fois, il s'était demandé s'il n'avait pas un informateur parmi les élèves... ou bien des caméras, dont les écran était planqué son son kimono...

Oui, il arrivait parfois à Dai d'avoir l'esprit qui voyageait un peu loin. Revenant auprès de son directeur, il demanda :

- Alors, que puis-je faire pour vous monsieur ?

Maeda adressa un large sourire entendu à l'étudiant de troisième année, lui indiquant qu'il savait très bien quel mensonge il lui sortait là. Il referma la porte sans délicatesse particulière et retourna derrière son imposant et luxueux bureau de chêne. Il s'installa dans son fauteuil de cuir confortablement, une cheville posée sur sa cuisse, le dos calé au fond de son siège. Il ne doutait en rien de la perspicacité de Makimura en ce qui le concernait. Enfin, en ce qui concernait son jeu en tout cas. Mais il n'en laissa encore une fois rien paraitre et décida de continuer ses petites habitudes.

-Je t'en prie, assied toi...

Il attendit patiemment que le jeune homme s'exécute, avant de continuer, sur le ton de la conversation:

-Alors, que comptes tu faire pour le journal de l'école?

La question était posée de telle sorte qu'il donnait l'impression de s'en moquer. Ce n'était pas le cas, mais ce n'était pas là le sujet qui interessait le plus le directeur. Enfin, il avait tant de choses à apprendre de cet entretient, certaines dont il était bien facile de tenir compte. Fort heureusement, Maeda était très doué au jeu du chat et de la souris... C'est qu'il avait pas loin d'un demi siècle d'expérience derrière lui! Il se demandait tout de même ou mènerait cet entretient. Il espérait seulement que son invité lui ferait le plaisir de parler un peu pour ne rien dire. Enfin, en apparence.

Dai se prit à penser que l'homme ne lui avait pas répondu. Soit, c'était lui le patron, Il choisissait comment orienter la conversation. Pourtant, le jeune homme était curieux : Qu'est-ce qu'un homme occupé à épier tout le monde pouvait avoir à faire avec le modeste rédacteur (en chef) qu'il était ?

Assis en face de lui, il tentait maintenant de le sonder. C'était plutot compliqué d'ailleurs, et Dai aurait donné chère pour pouvoir lire dans les pensées à cet instant... Quoi que... lire les pensées de cet homme était un coup à se filer une migraine combinée...

La question le surpris autant qu'elle le laissa de marbre : C'était une question évidente, il venait de devenir rédacteur en chef... et puis, en même temps... Dai s'attendait à autre chose de lui. D'ailleurs, le ton qu'il employait donnait plutot l'impression qu'il utilisait cette question comme introduction...

- Et bien... Pour l'instant, je vais recruter quelques membres, et puis... je pense donner un nouveau visage au journal, une allure un peu plus jeune... traiter de sujet qui interresserait plus les élèves... Sauf votre respect, l'ancienne esthétique commençait à dater un peu, et les sujets s'essouflait un peu... Entraîner de nouveau membres dans cette refonte du journal serait un moyen d'apporter un peu de sang neuf à l'édition... Vous saisissez ?

Dai avait tendance à s'oublier lorsqu'il parlait de journalisme. C'était d'ailleurs sa seul réelle passion... juste après les filles, bien sur...

Il scruta une nouvelle fois le visage de son vis-à-vis, tentant de cerner une quelconque expression qui pourrait lui donner des indications sur sa présence ici... Peine perdu : Maeda était une forteresse.

Maeda avait une mine faussement satisfaite. Bien sûr, que cela l'intéressait, mais ce n'est pas là qu'il voulait en venir. Mais le directeur pris son temps. Il avait tout le temps qu'il souhaitait. Peu de choses importait en dehors de cet entretient... (vous vous douterez toutefois que la secrétaire de ce cher Maeda n'est pas du même avis...). Maeda esquissa à nouveau l'un de ses sourires si particuliers, voire malsains:

-Et bien, cela ne m'étonnes pas de toi, Makimura. Tu as toujours été un élève brillant et plein d'ambition.

(en construction)