Etape: journal.

Alice avait profité de ses derniers jours de vacances pour s'inscrire au journal de l'école. Sa soif de découverte la faisait encore s'émerveiller de presque tout, mais elle avait appris à cacher cette part d'elle même, afin qu'on ne la prenne pas pour moins mature qu'elle ne l'était.

Voici deux jours qu'elle était arrivée au lycée de Beni-Tsuki et elle en avait déjà fait plusieurs fois le tour, évitant soigneusement toutes personnes susceptibles de la déranger dans ses observations. Alice aimait ne faire qu'un avec ce qui l'entourait, aller à son rythme, l'esprit tranquille... Quel charme! Ce que la présence d'une quelconque personne parvenait souvent à briser. Mais maintenant qu'elle avait pu profiter à sa guise de ce qui l'entourait, elle était prête à rencontrer qui voulait bien d'elle. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle se rendait au journal, espérant y trouver quelqu'un, ou plus particulièrement, le rédacteur en chef.

Elle espérait juste ne pas faire de bourde au sujet de quoi que ce soit, parce qu'elle n'était pas très douée en relation humaine. Une année, c'était bien peu pour découvrir ce qui l'entourait... Alors ne parlons pas de ce qu'elle avait loupé en ce qui concerne les personnes qu'elle fréquentait. C'est qu'en plus, toutes les peronnes au courrant de ce qui lui était arrivée la traitait comme une enfant! Ils ignoraient certainement que cela n'arrangeait rien et qu'elle se sentait d'autant plus mal.

C'était vêtue d'un jean simple large et trouvé, d'un débardeur aux bords en dentelle noire, d'une paire de mitaines et d'une écharpe qu'Alice se planta devant la porte du journal. Au cas où quelqu'un s'y trouverait en cette fin d'après midi, elle frappa à la porte et attendit patiemment, au risque de paraitre stupide.

Quiconque pourrait se demander comment la jeune fille faisait pour ne pas avoir froid en débardeur ou pour ne pas avoir chaud avec une écharpe et des mitaines... Disons juste qu'elle n'était pas frileuse et qu'elle avait l'habitude de porter continuellement des mitaines et une écharpe... C'est qu'elle n'avait pas tellement le choix, si elle voulait éviter les questions indiscrète...

Revenant du panneau d'affichage, et apportant la liste des nouveaux membres du journal à Kido, Dai s'arrêta interloqué derrière cette fille qui attendait comme une andouille que... que quoi d'ailleurs ?

Il eut un sourire en la reluquant. Jolie brin de femme en somme, et magnifique petit cu... riosité.. oui, superbe curiostié...

Dai se morigéna de lui même pour ce rattrapage bidon, puis, se parant de son air le plus charmeur, il susurra :

- Je peux t'aider... Tu m'as l'air quelque peu perdue...

Le tout dit de sa voix de play-boy, et le jeune homme se prit à penser que Pix' se serait sûrement moquer de lui si elle l'avait entendu... tout ça avait des airs de mauvaise série télé.

Il secoua la tête avant de replonger ses yeux dans les siens... Aussi jolie soit-elle, il n'avait pas l'intention de traîner, ne serait-ce que pour pouvoir aller enquiquiner un peu Kido avant le repas... Un sourire diabolique s'afficha sur ses lèvres, et il dut se reprendre rapidement, sans quoi, il risquait de faire peur à la donzelle...

Ah, si Umeno savait à quel point il s'amusait grâce au journal... surtout quand on voyait de quel genre de zouave lui était entouré...

Gracieuse, Alice se retourna et leva ses grand yeux noisettes vers son interlocuteur. Elle le fixa quelques instants, interloquée. Ca existait vraiment, les mecs comme ça? Pourtant, en un an, elle s'était convaincue que ce qui sortait de cette étrange boite noire n'était pour la plupart que des informations de second degré... Ou encore des élucubration. Donc, qu'un playboy typique des séries américaines se plante devant elle avec son air charmeur et une voix qui sonnait... Qui ne sonnait pas , en fait, du point de vue de la jeune fille.

Elle se dit immédiatement qu'elle n'aimerait pas ce genre de personne, mais elle ne pouvait s'empêcher de trouver son vis à vis séduisant. Il y avait de quoi, en même temps: cette personne avait tout pour elle. Mais comme un avertissement, quelques mèches de cheveux en bas de son coup se raidirent pour devenir de redoutables aiguilles... Etrange pouvoir que possédait la jeune fille, mais il était suffisamment contrôlé afin que cela ne se remarque pas.

Si elle ne tenait pas à se faire mal voir dès le début de l'année, elle ne pu s'empêcher d'afficher un sourire moqueur, qui devait reflèter plutôt bien sa pensée. Il ne faudrait pas qu'elle tombe dans le panneau comme toutes ces filles naïves et stupides! Ah ça non! Il ne faut pas oublier, tout de même qu'Alice avait pas mal de choses à apprendre...

Elle répondit donc à la personne qui lui faisait face d'un ton plutôt clair et assuré, après s'être assurée que son écharpe était bien à sa place, cachant ce qu'il fallait cacher et surtout, ne retombant pas sur son décolté! Alice était loin d'être destabilisée.

-Et bien... Je me demandais juste si je pouvais rencontrer quelqu'un du journal... Je me suis inscrite, mais j'ignore encore si j'ai été retenue ou si je dois faire de quelconques démarches.

Dai eut un sourire un peu plus grand... Ce devait-être elle "Alice Kurosu"... cependant, il fut déçu : Il c'était promis de ne pas coucher avec les filles du journal... Hormis Pix'... mais elle, c'était différent, elle était plus qu'une simple fille, elle était un défi lancer à lui même...

Reprenant donc un air un peu plus... normal disons, il répondant, avec un petit sourire :

- Tu es bien tombé... J'appartiens également au journal...

Il avait senti qu'elle était sur la défensive, et il n'avait qu'une envie, celle de jouer avec elle... Comme il le faisait l'année précédente avec la coincé de rédactrice en chef...

- Pour les formalités administrative... Il va falloir que tu ailles voir la présidente de l'association des élèves... C'est elle qui valide les candidatures... Sinon... Je suppose que la première réunion du club aura lieu à la rentrée...

Il ne lui avait pas dit qui il était exactement. Pourquoi ? Pour s'amuser... Parce que ce serait plus drôle comme ça... Et puis vu qu'il s'interdisait de la draguer...

- Au fait... Je m'appelle Makimura Dai... Enchanté de te rencontré...

Un bon point: le playboy ne la draguait pas. Elle se demandait si c'était une bonne chose et se sentit quelque peu offensée, mais comme à son habitude, elle n'en laissa rien paraître. Elle fronça les sourcils par contre à la mention du comité. Elle sentait qu'elle devrait courir à droite et à gauche, comme pour les inscriptions. Voilà qui allait être bien galère.

Elle passa machinalement sa main dans ses cheveux afin qu'ils reprennent leur texture ordinaire. Elle n'aimait pas qu'on lui cache des choses, et c'était visiblement ce que faisait Makimura. Ses jolies lèvres rosées se plissèrent en une moue contrariée et ses yeux noisette s'assombrirent. Elle savait pertinament qui était Makimura étant donné que c'était écrit sur l'affiche qui se trouvait dans le hall.

Si Alice ne connaissait pas grand chose du monde, elle savait quand est-ce qu'on s'amusait avec elle et cela ne l'amusa pas du tout. Ses mèches de cheveux qui normalement retombait avec souplesse le long de ses temps se redressèrent soudain, comme celles de son cou un peu plus tôt. Par réflèxe, Alice plaqua ses mains dessus et se força au calme. Ce n'était pas vraiment le moment de jouer aux porc épic et d'embrocher tous ceux qui la contrariaient. Elle serait, autrement, pas sortie de l'auberge.

-Je peux savoir quel est votre problème, vis à vis de moi, Makimura-senpai?

Elle avait lâcher ça sans trop réfléchir et se demanda une fraction de seconde si elle n'avait pas fait une bêtise. Mais en y repensant, elle ne trouvait rien d'outrageant dans ses propos, si ce n'était son ton un tantinet acerbe. Il n'y avait rien à prendre de travers dans ce qu'elle disait, si ce n'était une franchise qui pouvait être désarmante. Et puis, si elle ne lui plaisait pas, elle se ferait un plaisir d'aller voi ailleurs! Pourquoi ne pas se mettre à la danse, par exemple? C'était une chose qu'elle aurait bien envie d'essayer.

Dai fut surpris de la réaction de la jeune fille avant de remarquer son erreur : Il avait noté son nom sur la fiche d'inscription, et il venait de le lui donner... Il soupira contre sa bêtise.

Par contre, l'effet electrique qu'avait pris ses cheveux lui avait fait un tantinet peur, régénération céllulaire ou pas, personne n'aimait se faire perser le corps par une fille mécontente...

- C'est bon, zen, on souffle okay... j'ai pas particulièrement envie de mourir aujourd'hui... - il murmura plus bas - ça ferait trop plaisir à l'autre pétasse - puis reprenant à voix haute - Et un homicide est du plus mauvais effet sur un CV... Alors je te propose d'entrée et de discuter...

Il la fit entrer dans la salle du journal, puis, s'appuyant contre la table, comme il avait l'habitude de le faire, il termina :

- Et je n'ai aucun problème avec toi... Tu es juste super jolie, et j'aime les jolies filles... Maintenant, tu n'as pas besoin d'être aussi... menaçante... un simple non merci et j'arrête...

Encore une fois, il eut une pensée envers Kido qui avait oser dire "Non Merci" et ce en publique... Tout les deux le regrettait encore...

- Bref... Je suis le rédacteur en chef... c'est moi qui irait porter les info à la présidente de l'association... mais il est possible qu'elle convoque les élèves un par un... alors... voilà... Tu es nouvelle à Beni-Tsuki, n'est-ce pas ? C'est fou le pourcentage de jolie fille qu'il y a ici cette année...

Dai n'arrivait déjà plus à voir cette fille comme une... proie... elle était devenu une... plus jeune... Surement le Makimura-sempai qui avait éveiller en lui un sentiment paternaliste... Il faut dire qu'ici, c'était rarement plus qu'un "Makimura" pour les autres élèves, ou "Dai-kun" pour ses conquètes...

Mais jamais Makimura-sempai...

Alice suivit son senpai à l'intérieur de la salle, sans ajouté un mot. Elle était perdue dans ses pensées. C'est que son vis à vis s'était soudainement calmé après avoir vu cette maigre démonstration de son pouvoir. Très maigre, même. C'était des choses qui arrivaient souvent chez elle, ses cheveux n'étant pas reliés nerveusement à son cerveau échappaient quelques peu à son contrôle.

Mais ce n'étais pas vraiment ça qui inquiétait le blonde. Le fait qu'elle n'ait visiblement rien perdu de sa ''persuasion'', plutôt. Que même les personnes de ce lycée prenne du recul face à son don décevait Alice plus qu'elle voulait bien l'admettre. Elle avait une fois de plus l'impression qu'elle n'était bonne qu'à être mise en cage, ou qu'elle soit. Même parmi des supposés semblables.

Elle écouta d'un air distrait Makimura, nonchalamment appuyé à sa table. Elle se tenait droite comme un piquet, en triturant ses mitaines. Pourquoi cette soudaine sensation de malaise? Pourquoi n'aimait-elle pas qu'on lui dise qu'elle était 'menaçante', ou qu'on lui parle 'd'homicide'? Surtout que jamais elle n'avait de mal à une mouche... Et pourquoi de la peur des autres naissait toujours un profond malaise en elle? Elle en avait les réponses, enfouies au fond d'elle, mais elle ne voulait pas qu'elles remontent à la surfaces. Car, si elle commençait à avoir peur d'elle même, elle était certaine d'avoir perdu son combat.

Elle se forma un masque d'indifférence, même si elle savait que son absence ne serait pas passée innaperçue. Elle esquissa même un sourire, lorsqu'il lui proposa de dire juste 'non merci'. Jamais cela ne lui serait venue à l'idée... C'est juste qu'il faudrait que Makimura revoient ses techniques d'approche s'il cherchait à obtenir quoi que soit d'elle... Ce qui était plutôt bien parti. Elle se demanda même comment il aurait pris un de ces 'non merci' mais décida de ne pas tenter l'expérience. Enfin, pas pour le moment tout du moins.

Un éclat espiègle brilla dans les yeux d'Alice qui semblait déjà avoir oublier son trouble d'il y a peu. Sur un ton plutôt mystérieux, elle minauda:

-Peut-on en dire autant du pourcentage de beaux gosses?

Question non négligeable... D'ailleurs, elle préparait une autre question pour plus tard: qui était 'l'autre pétasse' si amèrement murmurée? Qui sait, cela pouvait se montrer interessant. Je me demande quelle mauvais elangue oserait dire qu'Alice n'était pas assez curieuse pour être journaliste... Cela serait même plutôt le contraire!

Dai cligna deux fois des yeux avant de rire franchement.

- Non... - susurra-t-il - Tu as certainement le plus beau spécimen devant toi...

Il eut un sourire charmeur avant de reprendre :

- Au fait, ton truc là... les cheveux en pic, c'est... dangereux ? Je veux dire, pour les autres... Parce que moi, je ne risque pas grand chose, mais... si c'était le cas, dangereux s'entend, il faudrait que je te présente quelqu'un...

Oui oui, ce quelqu'un à qui il pensait était sa présidente de l'association préférée... Il ricana un instant à l'image de l'autre pimbèche percé de partout avant de secouer la tête.

- Excuse moi... Tu ne dois certainement pas avoir envie de te retrouver prise dans la vendetta local...

Une idée effleura l'esprit du jeune homme : Allez porter les listes à Kido avec Alice... Juste pour voir sa tête, se serait marrant...

- Dit moi... Une dernière question... Est-ce que tu voudrais bien jouer un rôle pour moi... Juste pour énerver quelqu'un... Ne t'inquiète pas, il n'y aura aucune retomber sur toi... Seulement sur moi... Mais se sera...

Il eut un sourire démoniaque.

- ... Jouissif.

Quelle prétention! Alors comme ça, elle avait certainement le plus beau spécimen devant elle? Elle en doutait fortement, vu qu'elle avait aperçut un troisième année aux magnifiques yeux dorés qui discutait avec une fille aux cheveux courts, noirs et coiffés n'importe comment, tôt, ce matin dans le parc. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle avait aussitôt rebroussé chemin, non sans avoir noté que le jeune homme aux yeux dorés était plutôt mignon et bien bâti. Elle le préférait à Makimura, bien qu'il soit plus souriant.

Alice fronça les sourcils. C'est qu'elle n'aimait pas, mais alors pas du tout qu'on veuille se servir d'elle et de ses pouvoirs de la sorte. Les expériences, elle en avait eu sa dose. Les personnes intéressées aussi. Elle n'était pas un objet dont on pouvait se servir à sa guise, loin de là! Surtout qu'elle ne souhaitait pas faire de mal à qui que se soit avec ses pouvoirs. Elle ferma les yeux une seconde et se concentra afin de reprendre son calme. Pour calmer ses cellules bien agitées par ses émotions, elle força son corps à devenir aussi dur que de la pierre pendant trois secondes, puis relâcha le tout dans une longue expiration. Personne -sauf si on la touchait- ne pouvait se rendre compte du changement qui avait été opéré pendant ces quelques instants...

Elle se força à garder une voix pas trop agressive -parce qu'elle n'aimait vraiment pas qu'on lui dise qu'elle était agressive, au risque de me répéter- mais elle ne put y effacer toute trace d'animosité. Heureusement pour lui, Makimura se rattrapa, ainsi épargné d'une réplique bien cinglante Made-In-Alice. Evidemment que non, elle n'avait pas envie de se retrouvé prise dans la ''vendetta locale'' quelle idée! Et le voici qui repartait et qui voulait lui faire ''jouer un rôle''. Certainement un rôle de potiche... Alice est blonde? Et alors? Pour la énième fois, non, elle n'était pas un instrument. Etait-ce si dur à comprendre? Elle jeta un regard noir à son vis à vis, histoire de lui communiquer tout son ressentiment face à ses idées farfelues et débiles. Elle ouvrit la bouche, pour de bon ce coup ci, et sans se forcer au calme préalablement. N'imaginez même pas qu'elle aurait été le résultat si notre chère Alice avait été de mauvaise humeur... La catastrophe assurée!

-Je pense que, ce qui doit être vraiment jouissif pour une majorité de ce lycée, Makimura-senpai, c'est de vous voir perdre de votre superbe...

Elle fronça les sourcils et posa un doigt sur ses lèvres, pensant à ce qu'elle venait de dire... Etait-ce seulement possible que le jeune homme qui lui faisait face puisse rougir de honte, ou encore perdre ses moyens... Cela lui paraissait impensable. Pire, elle croyait qu'elle avait encore dis une bêtise en plus de peut-être se mettre dans le pétrin, dès le début de l'année...

Finalement non... Dai n'aimait pas cette fille... Un peu trop... perspicace à son goût... Et puis, elle avait cette manie d'être tantot sur la défensive, tantot sympathique qui l'agaçait au plus au point... qu'elle se choisisse un avis, et qu'on en finisse.

Il soupira en secouant de la tête, soudainement bien décidé à quitter cette enquiquineuse de première catégorie, et d'aller rejoindre l'impératrice en chef des casse-c*uilles... Oui... Après une discussion aussi... étrange, Dai sentait qu'une conversation avec Kido serait d'un grand repos...

Enfin, dans la mesure où une discussion avec Kido est reposante... Ce qui n'était pas tout à fait le cas non plus...

S'apercevant que son esprit s'était encore envolé un peu loin de sa vis-à-vis, Dai soupira, et déclara :

- Là, tu dis des choses qui m'énerve.

Il sentait qu'avec cette fille, il valait mieux être sincère, et ce n'était pas ses habituels frasques qui rêglerait le problème.

- Je ne connais que ton nom, et ça me suffit amplement. Tu veux travailler au journal, il se trouve que je recherche des membres... Maintenant, j'ai l'impression que tu ne m'apprécis pas, et je ne ressent absolument pas le besoin de sympathiser avec toi... ça ne m'empêchera pas de faire du bon boulot... Mais admets que c'est tout de même plus simple de dire clairement ce qui te gène dans mon comportement, plutôt que de tirer une tête de six pieds de long à chaque fois que j'ouvre la bouche, non ?

Une nouvelle fois, il soupira, et fouillant un instant dans les armoires, il trouva une feuille sur laquelle il entreprit de recopier les noms des élèves, à cela ajouter une note à l'attention d'une certaine Kido-sama... et Dai retrouva son sourire mesquin... Mlle présidente-de-l'association-des-élèves-je-veux-tout-décider allait se balancer par la fenêtre...

- Bref... Kurosu... J'ai du boulot... Tu peux choisir d'aller faire tes choses de ton coté, ou bien de rester avec moi, que je t'expliques le fonctionnement du journal, du lycée, et des environs. C'est toi qui voit... Mais si tu choisis le deuxième cas, je tiens à te prévenir toute suite, que je veux que tu me dises ce que je ne dois pas dire pour ne pas te vexer...

Il la regarda dans les yeux, attendant maintenant une réponse.

Finalement, peut-être qu'Alice finirait par apprécié l'arrogant rédacteur en chef du Journal de Beni-Tsuki. Il n'avait pas perdu ses moyens face à elle et faisait même un peu tomber ce masque charmeur qui la répugnait. Parce que, de la franchise, ça, la blondinette en avait à revendre. Cela s'explique plutôt facilement, d'ailleurs. C'est un peu comme un enfant qui dit tout ce qui lui passe par la tête. Enfin... En plus sophistiqué bien sûr! C'est pour cela qu'Alice pouvait être une véritable peste. Non seulement elle était loin d'être bête, mais en plus, elle avait bien décidé de rattraper ses premières années perdues. Elle se révélait donc être une salle gamine toute mignonne et affreusement perspicace. Elle avait le verbe acerbe aussi facile que le rire. Une personne plutôt déroutante, somme toute... Enfin selon elle. Alice adore se faire sa psychanalyse!

Elle afficha un sourire à la fois satisfait et provocateur, en prenant soin de remettre son écharpe en place, puis pris la peine de réfléchir à ce qu'elle allait dire sans se priver d'observer un Makimura à l'état presque naturel. Elle tourna sa langue sept fois dans sa bouche, histoire d'éviter de dire des ''choses qui énervent'' Sa majesté Makimura-sama et prit un air faussement sérieux... pour une liste qui l'était complètement:

-Ma foi, mes règles sont plutôt simples, Makimura-senpai...

Elle compta sur ses doigts, en le fixant dans les yeux. Si le visage de la petite Alice était plutôt souriant et juvénile, son regard était marqué d'une profonde maturité:

-Premièrement, pas de faux semblants, je ne supporte pas ça. Pas de petite phrase aguicheuse que tu sers à tous le monde. Ensuite, pas de mention à mon passé ou mon pouvoir. Sujet tabou pour raisons personnelles. Et enfin, entre toi bien dans le crâne que je ne suis pas un objet qu'on peu manipuler à sa guise...

Alice aurait certainement eut d'autre choses à ajouter, mais ça aurait été répétitif et inutile... Il suffirait qu'elle développe plus tard ou qu'elle indique à Makimura ce qui ne va pas au moment venu. Enfin, elle avait ciblé le plus important dans l'instant. Elle haussa les épaules en ajoutant, d'un ton suffisant:

-Après, je suppose que je suis comme toutes les femmes, il suffit d'apprendre à m'apprivoiser.

Pas la peine de préciser qu'en disant cela, elle acceptait de rester avec Makimura pour qu'il lui ''explique le fonctionnement du journal, du lycée et des environs". C'est qu'elle était un peu nouvelle ici, et visiblement, elle faisait face à un vétéran... Il ne fallait pas qu'elle gâche cette chance! Si elle connaissait la géographie des lieux par coeur à force d'errer à gauche et à droite, elle n'avait pas la moindre idée de la façon dont fonctionnait le lycée. Elle n'avait même pas pris la peine encore de lire le règlement ou de se renseigner à propos des uniformes et n'avait pas pris connaissance de son emploi du temps... Sans parler de sa compagne de chambre! Elle ne l'avait toujours pas croisée! Elle devait être une personne très occupée, ou bien elle ne l'avait pas vue... Alice a des absences parfois. Cela arrive à tout le monde, non? Ah? Pa sau point de ne pas se rendre compte qu'il y a quelqu'un d'autre dans la pièce et ce plusieurs fois? Vraiment?

Dai eut un sourire. Il avait touché juste : Cette fille voulait de la sincérité... Il lui en donnerait, mais seulement dans l'intimité... Dai n'était pas quelqu'un de particulièrement sincère, il trouvait que c'était exposer ses faiblesses, mais pour que l'ambiance au journal soit la mieux possible, il était capable de tout.

On a tous une passion, pour laquelle on serait près à n'importe quoi... Dai ne vivait QUE pour le journalisme, et pour ça, il était prét à tout, quitte à se dévoiler un peu...

Par contre, il y avait une chose qu'elle avait dîte et qui l'intriguait...

- Je n'ai jamais imaginé que tu étais une chose que je pourrais manipuler à ma guise... Je n'ai pas la prétention d'avoir un quelconque droit sur les autres... - il souffla - Personne n'a se droit...

Il s'apperçut qu'il plongeait dans le mélancolique et choisit de redevenir le garçon détaché qu'il était habituellement.

- Par contre, en général, je n'apprivoise pas les femmes... elle s'auto-apprivoise...

Se doutant que sa phrase ne serait pas au goût de sa vis-à-vis, il eut un sourire d'excuse.

- Désolé... dur de mettre les mauvaises habitudes de coté... - il secoua la tête - Bref... Pout le journal, je ferais une réunion dès la rentrée des cours... Donc... et bien... si tu te vois en rédactrice, ou plutot en photographes... ou peut-être à la mise en page... bref... on discutera de tout ça quand les listes seront définitives...

Il posa son stylo et plia sa liste dans sa poche avant de sortir de la pièce.

- Sinon, pour tout ce qui est administration, il faut voir avec le comité des élèves... Je te préviens tout de suite qu'entre Kido, la pouffi*sse de présidente, et Umeno qui est aussi c*n avec les filles que moi... On est gâté cette année...

Se passant une main dans les cheveux, il prit une moue embêtée.

- Enfin... Des questions ?

Elle ne prit pas la peine de répondre au sujet de sa vision des choses concernant une quelconque façon de se servir des gens. De toute façon Dai comprendrait vite que dès qu'on lui demandait quelque chose, Alice se rebiffait, surtout si cela concernait ses dons. Elle pouvait facilement se sentir utilisée, même si elle ne l'était, pour la simple et bonne raison que l'on s'était servie d'elle pendant près de douze ans de sa vie. Il était donc compréhensible qu'elle n'ait aucune envie de s'étaler sur le sujet, même si elle était ravie que son senpai partage son opinion. Elle espérait juste que son vis à vis ait la présence d'esprit de ne pas faire de remarque son a façon d'éluder.

Alice pris soudain conscience qu'elle s'était mise à tutoyer son senpai... Visiblement il s'en moquait, et tant mieux. Elle n'aimait pas osciller entre deux. Enfin, quand il s'agit de parler! Parce qu'on a pu le remarquer, cette chère blondinette change d'avis comme de paires de mitaine... C'est qu'elle en avait une sacrée collection aussi. Elle regarda d'un oeil distrait celles qu'elle portait en ce moment même: noires et rouges rayées qui arrivaient jusqu'au coude. Du grand classique. Elle pu au passage remarqué que sa tenue tournait à l'indécence: le problème des baggy, c'est ça finissait toujours en taille très basse. Prenons en compte le fait que son débardeur remontait un peu, révélant sa peau laiteuse et son percing au nombril (une jolie goutte rubis, Alice est une personne de goût!).

Bien qu'elle ne soit pas de nature très pudique, elle trouva préférable de remonté son pantalon pour ne pas finir complètement dessapée. Tout compte fait; Alice se révèle aussi être une personne tout à fait correcte, même si son apparence et ses attitudes parfois gamines pourraient faire paraître le contraire.

Elle écouta attentivement Makimura. Rédactrice? Photographe? Cela lui plairait de faire de tout... La rédaction ne lui posait aucun problème, elle adorait s'exprimer par les mots, même dans le sens journalistique du terme. La photo aussi lui plaisait énormément. Capturé le monde dans son objectif, gardé une trace de ses découvertes quotidienne lui prodiguerait grand bien. Mais elle serait capable de prendre jusqu'à la moindre araignée ou porte de vestiaire en photo, et là, il faudrait peut être pensée à l'arrêter au risque de faire hurler toute l'équipe de désespoir. Toutefois, elle ne se prononça pas à ce sujet, préférant y réfléchir en premier lieux. Cela attendrait la réunion de la rentrée. Il en allait de même pour toute les questions pratiques sur le journal. Ce serait triste d'obliger son interlocuteur à répéter la même information à chaque personne...

Elle préféra par ailleurs ne pas poser de question sur les fameux membres du comité... Elle verrait bien en temps voulus ce dont il s'agissait et préférait se garder la surprise pour plus tard. Une découverte à la fois...

Elle réfléchit un instant à la question qu'elle pourrait donc lui poser afin de lui signifier qu'elle était satisfaite en ce qui concernait le journal. Parce qu'un simple non, c'était bien trop facile pour la blondinette. Et puis il y avait en effet quelque chose qui attisait sa curiosité (qui ne connaissait d'ailleurs pas de limite):

-Dis-moi... ta couleur de cheveux, c'est naturel?

Bienvenu dans le monde de Miss Alice Kurosu... Vous allez être servi!

Dai cligna une fois, deux fois des yeux... avant de se repasser une main dans les cheveux. Bien sur, ça pouvait prêter à confusion, après tout, il était roux/auburn... et dans le pays, ce n'était pas commun... mais bon, de la part d'une fille blonde avec des mitaines en plein été, c'était un peu gonflé...

Bien sur, pendant ses longues années de collège, on l'avait regardé bizarrement, on lui avait posé des questions... parce qu'il était grand, mince, qu'il avait les yeux et les cheveux plus clair que les autres... Pendant longtemps, il avait complexé, se disant qu'il aurait préféré être comme les autres, bruns, les yeux noirs... normal... Puis, un jour, il avait compris que cette différence était un atout : Les femmes se retournaient sur son passages, les filles lui tombaient dans les bras comme des mouches, et sa grande taille, l'aidait à toiser un peu plus les autres... On lui avait même proposé des castings de mannequinat... Qu'il avait refusé bien sur... Mais pas pour la raison qu'on aurait pu imaginer, ce n'était pas parce qu'il voulait poursuivre ses études, pas parce qu'il avait un don qu'il pouvait dévoiler à tout moment... Mais parce qu'il avait une soeur, une adorable petite chose, aux yeux aussi bleu que lui, au cheveux aussi roux... Une soeur divine... Ai...

Il sortit de sa petite régression et reconcentra son attention sur la demoiselle blonde. Alice aussi était belle... pas belle comme un mannequin, ni même comme une star, non, Alice était belle comme une enfant qui a grandit trop vite... Du moins, c'était ainsi que Dai la voyait... peut-être était-ce pour ça qu'il avait du mal à rester de marbre fasse à elle... Elle lui rappelait un peu son Ai par certain point... Sauf que bien sur, elle était plus vieille, et qu'elle n'était pas sa soeur... Oh, et elle n'était pas rousse aussi.

Finalement, il se décida enfin à répondre à sa question, sortant définitivement de ses pensées.

- C'est naturel... Ma mère est Irlandaise...

Pas plus, pas moins. Dans ces deux phrases, il avait dit tout ce qu'il fallait : La réponse à sa question, et la raison. Ce n'était pas dans les habitudes du jeune homme de ne rien dire... Non, lui, d'ordinaire, il aimait les grands discours, les petites moues, le cinéma... Mais là... ses cheveux, son physique quasi parfait... tout ça... ça touchait à sa famille, à sa mère absente, à son idiot de père, à son aîné masochiste, et à sa superbe benjamine...

- Dois-je déduire de ta question que tu n'as aucune interrogation particulière ?

Il avait dit ça d'un ton badin.

- Parce que j'ai rendez-vous avec la mort là tout de suite... du moins, avec son envoyé sur terre, cette chère Kido-sama, et... je prèfèrerais finir ça vite... les rencontres avec cette fille ont quelques choses de douloureux, tu n'imagines même pas...

Laissant de nouveau son esprit glisser dans les limbes de ses souvenirs, Dai se souvint des nombreuses fois où Kido avait tenté de le détruire... oui, c'était ça... à l'avis de Dai, elle tentait de l'atomiser définitivement de cette planête... Soudain, quelques choses lui revint en mémoire : Il devait trouver quelques chose pour venger son malheureux dictaphone... Un sinistre ricanement passa insonsciemment ses lèvres...

Jusqu'à ce qu'il se ressaisisse : Il faisait fasse à une jeune membre tout de même, il valait mieux éviter de l'éffrayer tout de suite...

Alice était plutôt satisfaite de son effet, même si la réponse n'était pas sensationnelle. C'est qu'elle aimait paraître ainsi, un jeune fille spontanée et joyeuse? Mais elle avait comme cette amère impression qu'elle avait dit un mot de trop. Le hic, c'est qu'elle était tout bonnement dans l'incapacité de comprendre pourquoi et de mettre un nom sur ce sentiment dérangeant. Mais pourquoi diable n'avait-elle pas eu la chance de grandir comme les autres? Elle n'aurait pas eu tant de questions bête à se poser. Pour les autres, tout venait si naturellement, alors qu'elle, elle était obligée d'analyser chaque chose qu'elle pensait, ressentait ou encore qu'elle voulait exprimé. A chaque fois qu'un détail la ramenait à cette réalité si dérangeante sur ce qu'elle était, elle se répugnait. Elle n'avait qu'une envie, c'était de s'arracher la peau et ses fichues marques.

Vous vous doutez bien que toutefois, elle se garda bien de le faire dans l'immédiat. Et puis, ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais son fichu pouvoir l'en empêchait, rendant automatiquement son corps de pierre. Elle se contenta donc de frotter ses mitaines à l'endroit ou se trouvait ses marques, au risque de passer pour une folle, tandis que ses mèches redevenaient incontrôlables. Elle se força ensuite au calme. Ce n'était pas vraiment le moment de péter un câble et de se faire passer pour une déséquilibrée mentale...

Elle se concentra sur ce que disait son interlocuteur, histoire de penser à autre chose. C'est que le fait de savoir que Dai avait rendez vous avec la terrible Kido sama était passionnant. Si passionnant que cela ne réussit pas à changer vraiment les idées de la blonde. Elle ne réussit même pas à se demander ce que cette personne avait pu faire à son senpai. Elle était partie pour de bon dans l'horreur de sa folie causée par son passé. C'est pour ça d'ailleurs que son don était tabou ainsi que les questions dérangeantes. Pour éviter ce genre de situation (plutôt rares qui plus est!). Mais elle n'y avait pas échapper cette fois ci et qui plus est, dès le début de l'année. Elle se haïssait dans ses moments là, c'était à vouloir se tirer une balle...

Elle recula jusqu'au mur pour s'y appuyé, seul réflexe qu'elle avait eu sur le moment, et se laisse glisser au sol. Au diable se fichu baggy qui descendait! Il lui fallait surtout une bonne gifle ou un gros choc qui la ramènerait à la réalité. La dernière fois que ça lui était arrivée, il avait fallut qu'un camion manque de la réduire en charpie d'ailleurs... Cela remontait de six mois auparavant quand cela lui arrivait pratiquement une fois par semaine... Elle s'était crue à l'abri après tout ce temps, mais c'était peine perdue... Peut -être que ce lycée n'était pas une bonne chose finalement.

Cela se présentait sous forme d'une grosse crise d'angoisse, comme si tout ce que parvenait à lui commander son cerveau -entre autre un mot d'excuse pour Dai qui assistait à ce triste spectacle- n'arrivait pas à destination. Elle était prisonnière de son propre corps et n'arrivait même pas à respirer normalement. Par contre, ses mains se portèrent automatiquement à son cou, cherchant en vain à griffer la peau devenue comme du métal. Les gestes frénétiques et désespérés de la blonde ne pouvaient en rien altéré la marque désormais dévoilée sur son cou. Marque qu'elle aurait préféré que personne ne voit.

Elle n'eut même pas la force de lever son regard vers Dai, ses grands yeux noisettes envahis par les larmes. Comment la situation avait-elle pu lui échapper à ce point?

[je me pose la même question... désolée pour l'imprévu T-T]

Dai eut un instant de panique. Normal, non ? Face à une crise d'angoisse, n'importe qui paniquerait, surtout si c'était la première fois qu'on y assistait... c'était son cas... Pourtant, il se ressaisit vite. Il savait que fasse à des situations de crises, il ne fallait pas paniquer, et au contraire rester sérieux et responsable... Inconsciemment, il se rappela de toute les fois où son frère était rentrée en sang, parce qu'il avait encore été mettre le nez là où il n'aurait pas du, dans les quartiers craignos, se frotter au gang...

Cette fille allait mal, très mal...

Elle se grattait, les mains, le cou... et de curieuse marques sur sa peau laissait Dai songeur. Du moins l'aurait laissé songeur s'il n'avait pas perçu la gravité de la situation dans les larmes de sa vis-à-vis.

S'approchant d'elle, il l'enlaça. C'était étrange comme situation. Lui, le mec fière, play-boy, qui s'amusait à jouer avec le coeur des filles, tenait entre ses bras, l'une d'elle, et il n'avait pas la moindre arrière-pensée... la vérité, c'est qu'à l'instant, il n'avait à l'esprit qu'une chose : C'était une soeur qu'il avait contre lui, une petite soeur fragile qui avait besoin d'attention, qui avait besoin qu'on lui dise qu'elle n'était pas seule... Alors il fit ce qu'il faisait avec Ai quand elle faisait des mauvais rêves :Il passa une main sur sa joue, et l'embrassa sur le front. Sa peau était froide, comme du métal... et elle continuait à se gratter le cou frénétiquement...

De sa main libre, il emprisonna ses deux mains, et les éloignèrent de sa gorge. Front contre front, il tenta ensuite de capter son regard, de la rassurer, de la soulager...

Dai ne savait pas gerer une crise d'angoisse, il n'était d'ailleurs pas énormément en relations humaines si l'on exceptait ses relations physique avec les femmes... Il ne savait pas ce qu'était l'amitié, pas la vrai... Bien sur, avec Umeno, ça s'en approchait, mais ce n'était pas encore le top...

Pourtant, là, avec cette fille qu'il venait à peine de rencontrer, il avait l'impression que ce n'était pas si dur... De calmer une personne, d'être avec une fille, s'en se demander comment il allait pouvoir la sauter plus tard...

- Du calme ma belle... c'est bon... Il n'y a pas de mal... Cherche pas à controler... laisse toi... libère toi... pleure, vas-y... on est que tout les deux... je risque rien moi... je suis increvable... t'inquiète pas... tout ira bien...

Il murmurait. Ce n'était pas ses habituels susure, c'était autre chose, ce n'était même plus le même Dai. Celui là était mature, responsable... Peu importait que ses cheveux lui écorche le visage, peu importe les plaies qui coulait sur ses joues, peu importait le sang qui chaud où la douleur qu'il ressentait... N'importait qu'une chose : Qu'Alice aille mieux. Et pour ça, il était près à user un peu de son don... Il repousserait juste sa rencontre avec Kido... parce que là, pour le coup, il en mourait surement...

Il continua de lui carresser le dos d'une main, la serrant tout contre lui de ce même geste, son autre main toujours à tenir ses poignets... Bien sur son corps était de métal, mais elle pourrait se blesser, sait-on jamais...

- Là... c'est finit... souffle... ça va aller...

Il murmurait encore attendant qu'elle se détende dans ses bras... oui, qu'elle se détende...

Quand Dai empêcha les mains d'Alice de frotter ses marques, elle se rattachèrent par pur réflexe se rattacha aux vêtements du jeune homme comme sa seule bouée de sauvetage. Sa crise était comme une tempête et elle ne pouvait s'en sortir seule. Parce que perdue et seule, elle l'avait été pendant des années. Mais plus maintenant. Non, Makimura était là, juste pour elle. Elle froissait sans y faire vraiment attention sa chemises, dont quelques boutons déjà défaits laissaient voir la naissance de son torse.

Dans un premier temps, elle n'entendit pas les mots de son senpai. Elle n'entendait. Elle mis même un certain temps à ressentir le contact humain. Puis peu à peu, elle revenait à elle, sans que ses sanglots se tarissent pour autant. Par contre, sa peau retrouvait peu à peu son aspect normal abandonnant son aspect froid et métallique... Son front quitta celui de Makimura pour aller se loger dans son cou, toujours serrée contre lui, elle tentait vainement de calmer les tremblements convulsifs de son corps. Bien vite, le col de la chemise de Dai fut trempé de larmes.

Elle commença à sentir cette main conciliante dans son dos, le corp de Dai contre le sien, la voix rassurante. Tout chemina lentement vers son esprit tourmenté, pour finalement réussir à l'atteindre. Cela prodigua à la blondinette un sentiment qu'elle ne connaissait pas, mais cela ne lui posa aucun problème vu que ça lui faisait grand bien. Elle était là, à l'instant présent. Dans ce lycée, elle n'était pas pire qu'un autre et il y avait certainement des personnes qui avait vécu pire qu'elle. Elle n'était pas seule. Enfin.

Soudain, ce fut le retour à la réalité. Plus de démangeaisons, rien. Juste Makimura, elle, et les sillons salés sur ses joues, son odeur. Elle eut un sursaut en arrière, mais ne pu vraiment se décoller de son vis à vis, vu qu'elle se trouvait contre un mur. Une chose rare chez Alice: elle rougit de gène et de confusion... Elle aurait bien voulu cacher son visage dans ses mains ou au moins rendre à ses cheveux leur aspect normal, mais pas moyen: elles étaient encore prisonnière de celle de Dai et n'étaient pas décidées à bouger.

Si près de lui, son regard posé sur elle, elle ne pus 'empêcher de le trouver magnifique. Sans faux semblants, sans rien. Elle se serait certainement jetée sur lui si elle n'avait pas eu des préoccupations un peu plus importantes. Elles venaient d'offrir un bien triste spectacle à une personne qu'elle verrait toute l'année et qui plus est, un senpai. Une personne dont elle ne connaissait rien, si ce n'était le nom et la place dans ce lycée... Et encore. Elle ne su que dire et ne prit même pas la peine de préparer une phrase. Confuse comme jamais, elle ne réussit qu'à s'emmêler les pinceau, bafouillant de piètres excuses, ne sachant plus ou se mettre.

Jamais une telle situation ne s'était présentée à elle et elle se trouvait désemparée. Son rythme cardiaque était beaucoup trop rapide à son goût, il faisait un peu trop chaud et froid à la fois et la position dans laquelle elle se trouvait avec ce fichu baggy à deux balles qui se barrait en c*uille. Elle ne savait plus ou se mettre et était complètement perdue. Elle restait là; gênée, les cheveux en pétard, ne sachant que faire. Puis, rassemblant son courage, elle leva les yeux vers le visage de Dai, où un remarque l'affligea. A cause de ses cheveux 'piquants', Une ligne écarlate s'était dessinée sur la joue du jeune homme. Elle ut un regard horrifié et elle sentit les larmes lui monter aux yeux pour la seconde fois.

Dai sentit la peau d'Alice redevenir chaude... un peu trop chaude... Elle rougissait et le jeune homme ne put s'empêcher de trouver cela étrange... dans son esprit, elle était devenu sa petite soeur, et sa petite soeur n'avait jamais rougit dans ses bras... à part quand elle avait de la fièvre...

Il l'écouta s'excuser difficilement alors qu'un sourire compréhensif s'étirait sur ses lèvres... Ce n'était pas si grave après tout... Elle était comme les autres, humaine... elle avait le droit de perdre le controle, d'avoir peur, d'être triste, de ressentir des émotions... tous, au moins une fois, avaient perdu le controle, lui y compris... enfin... dans une certaine mesure, était donné qu'il n'était pas vraiment de ces pouvoirs qui se voit directement... et pourtant...

Il allait répliquer quelque chose à se sujet quand il vit les larmes remonter à ses yeux... Et la panique l'envahit : Que se passait-il ? Elle avait mal quelque part ?

Sentant ses écorchures chauffer sur sa joue, cicatrisant rapidement, il continua à la fixer sans comprendre... Il se détacha légèrement d'elle pour libérer ses mains et il passa un doigt sur sa joue pour essuyer les larmes. Sa joue était douce, chaude, rouge... C'était si mignon, adorable... une enfant...

Puis soudain, Dai reprit conscience de quelque chose : Ce n'était pas une enfant... c'était un membre du journal, une plus jeune certes, mais une jeune femme, de seize, peut-être dix-sept ans... une jeune femme plutot bien formée d'ailleurs...

Et aussi brusquement qu'il avait été naturel, le Dai dragueur et pervers revint au galop... Bien sur, il ne lui fit pas de mimique charmeuse, ni rien de tout ça, mais... Il se recomposa son masque habituel, légèrement snob, distant...

- Ne t'excuse pas... Sincèrement, c'est rien... Si tu savais ce qu'on voit dans ce lycée... on se dit que finalement, ce n'est pas si grave de perdre un peu les pédales...

Il se redressa et se leva, la tirant par la main pour qu'elle se lève en même temps que lui. Ceci fait, il passa une main dans ses cheveux tentant - difficilement - de leur donner une forme acceptable...

- Allez... Arrêtes de pleurer, tout vas bien maintenant.

Alice se laissa porté par la main de Dai tout en tenant son baggy. C'est qu'elle n'aurait pas voulu se retrouver avec pour seul vêtement un shorty noir sur les fesses devant son senpai. Cela aurait été tout à fait incorrect. Comment ça c'est pas très féminin? On ne porte pas de la dentelle avec un baggy, voyons!

Les cheveux d'Alice reprenait un peu leur aspect normal. Elle commençait d'ailleurs à fatiguer vu le temps durant lequel son pouvoir avait été actif... Il en fallait des nutriments pour que ses petites cellules capricieuses fassent comme bon il leur semblait, et visiblement elles étaient en carences. La blondinette aussi par la même occasion, mais elle s'en fichait pas mal. Elle se contenta de fixer, médusée, la joue de son vis-à-vis qui semblait cicatrisée à vue d'oeil... C'est bon, elle en était certaine maintenant, elle était devenue complètement marteau. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour voir ça de plus près. Elle ne rêvait pas! Peut être qu'elle se l'imaginait... Elle commença à faire tout plein de théories complètement abracadabrante sur la nature de ce phénomène peu commun, jusqu'à ce qu'elle réalise enfin. Sa bouche forma un 'o' stupéfait et elle se laissa retomber sur la plante des pieds.

Elle était à Beni-Tsuki où tous les membres avaient des dons. Makimura n'échappait certainement pas à la règle, et Alice du admettre ce n'était visiblement pas le don en question qui le dotait d'un sourire colgate et d'un charme hors norme. Dire qu'elle était convaincue que ce n'était pas humain d'être comme ça! Si ça se trouve, c'étaient les européens qui était particulièrement beaux. Peut être qu'aux États Unis aussi. Elle n'avait pas passé suffisamment de temps alors, pour remarqué ce genre de détail. Parce que, oui, il fallait bien l'admettre, l'année précédente il ne s'agissait que d'un détail pour le pauvre petit oisillon tombé du nid qu'elle était. Mais passons.

Toujours aussi gênée, Alice se retourna et se frotta le visage à l'aide de ses mains. Elle ramassa son écharpe précédemment tombée et la remis à sa place: il y a des choses qui ne valait mieux pas voir. Elle se força ensuite à respirer normalement. Si elle n'apprenait pas à s'autogérer, il était normal que ce type de crise lui arrive. Il fallait tout simplement qu'elle arrête de se faire du soucis pour rien. Tout se passerait bien.

Alors elle se trouva là, sans rien avoir à dire à Makimura. Parce qu'elle voulait lui dire merci, ou quelque chose dans le genre, mais ne savait pas comment s'y prendre... Et elle se voyait très mal s'expliquer par la suite. Elle n'était absolument pas prête à raconter sa vie, son expérience affreuse et unique. Mais en même temps, ne rien dire lui paraissait dérangeant. C'était impoli et pas très délicat alors qu'elle était redevable envers Makimura. C'est qu'Alice n'avait pas grande expérience à la matière et ne pouvait que se sentir perdue.

Elle planta son regard plein de reconnaissance dans les yeux de Makimura et réussit finalement à balbutier:

-Haem... Merci, Makimura-senpai.

C'était simple. Elle aurait voulu ajouter quelque chose mais ses mots restèrent bloqués dans sa gorge. Aucune justification ne valait la peine d'être exprimée et elle ne trouvait pas plus de mots pour exprimer sa gratitude. Alice faisait un blocage, comme lors de ses premières découvertes... Il lui restait tant à apprendre! C'est sur cette idée qu'elle trouvait finalement plutôt positive qu'elle esquissa un début de sourire, non sans remettre en place la bretelle de son débardeur.

Dai eut un sourire. Pas un de ses sourires prétentieux, ni charmeur, non... un sourire plein de douceur et de compréhension : Dans le regard de cette fille passait tout les remerciements possible et imaginable. Et curieusement, ça lui fit chaud au coeur...

Elle était adorable. C'était exactement le terme : Adorable. Avec ses mèches blondes qui partait dans tout les sens, ses grands yeux chocolat qui le fixait perdue... Une enfant perdue, dans le corps d'une superbe jeune femme... La question étant : Laquelle attirrait son attention ? L'enfant, qui lui rappelait sa cadette, ou l'adolescente, qui était comme toute les autres filles qui étaient passée dans sa vie ?

L'enfant, assurément. Dai avait l'intention de prendre sous son aîle cette petite chose perdue, qu'il lui apprendrait la vie à Beni-Tsuki... Soudain, l'image d'Umeno se glissa dans l'esprit du jeune homme : Si il touchait à un cheveux de sa petite soeur, il lui refaisait le portrait, aussi costaud soit-il.

Un petit sourire moqueur adressé à lui même naquis sur les lèvres de Dai... Il pensait vraiment à n'importe quoi en ce moment...

- Ne me remercie pas... Je vais te mener la vie dure cette année...

Oui, Dai serait un rédacteur en chef terrible, mais il fallait bien ça pour que son torchon (dixit Umeno) devienne un vrai journal...

Il passa une main dans les cheveux de la jeune femme, un sourire taquin sur les lèvres. Il était satisfait : Sur les trois membres actuellement inscrit au journal, il y en avait deux qui était de très jolie fille avec qui il était sur de s'entendre... quoi que.... le contact entre les deux demoiselles ne serait peut-être pas génial...

- Allez princesse, remets toi un peu en ordre, sans quoi les gens vont s'imaginer des trucs bizarre...

Il eut un rire alors qu'il se tournait pour allé vers la porte qu'il ouvrit, près à s'enfuir. Oui s'enfuir, parce qu'il était épuisé... Deux nuits qu'Ai l'appelait en panique parce que leur irresponsable d'aîné rentrait complètement défoncé à la maison... Alors quand on ne dormait pas deux soirs de suite, préférant au sommeil le conseil en soin divers prodigué à sa cadette, forcément, on était épuisé à la moindre utilisation de don... Puis, Dai devait avouer que les coupures sur son visage était profonde... C'était quelque chose qui arrivait souvent quand on se frottait à un porc-épic ambulant... mine de rien, la petite avait les cheveux acéré...

Il soupira à sa blague misérable avant de se tourner vers elle, pour lui faire un sourire.

- Et... N'oublie pas... Ici, tu t'en fous d'être différente... Ton don, c'est ta force... pas ta faiblesse... et puis, on a une infirmière du tonerre, tu verras...

Il se retourna vers la porte et laissa sa tête reposer contre le battant : Il sentait tout son corps s'épuiser... Mais comment pouvait-il être aussi fatigué avec juste deux petite nuit blanche, et une utilisation de pouvoir ? Il fallait vraiment qu'il se repose avant la rentrée...

Princesse? Décidément, Alice n'avait pas vraiment l'habitude qu'on lui porte de l'affection. Elle ne put donc cacher sa mine surprise. Heureusement, Dai se tournait déjà vers la porte. Elle eut donc le temps de se redonner un air aussi normal qu'il pouvait l'être avec ce qu'il venait de se passer et de s'habiller correctement avant que Dai ne se retourne vers elle. Elle songea franchement à mettre une ceinture à l'avenir, parce qu'elle ne pouvait tout bonnement pas se permettre d'avoir une quelconque réputation douteuse et d'en faire pâtir Dai par la même occasion. Quoi que... Elle doutait que ce soit réellement un problème pour Dai...

Elle répondit à son sourire, sincèrement rassurée par ce qu'il lui disait et remarqua alors que ses traits étaient tirés... L'année n'avait même pas commencé et il était déjà fatigué? Soit il avait une quelconque obligation, soit il avait une copine particulièrement collante! Mais; qu'est ce qui lui prenait de penser ça? Elle secoua énergiquement la tête -et peut être un trop, parce qu'elle commençait à se sentir nauséeuse- pour chasser ses pensées débiles. Elle n'avait aucun droit de se mêler de la vie des gens!

Dai s'appuya contre la porte. Il était certainement aussi fatigué qu'elle et elle décida qu'elle pouvait bien lui rendre la pareille. Elle lui prit donc la main après lui avoir adressé un grand sourire, puis elle le tira vers le canapé de la petite pièce adjacente au journal. Elle l'obligea à s'asseoir, et déclara enfin:

-Tu mérites bien un bon thé!

Elle le laissa là, lui indiquant du regard qu'il n'avait pas intérêt à bouger, et alla faire chauffer de l'eau pour un thé dans la pièce principale. Elle savait que ça allait prendre un peu de temps, donc elle revint vers son senpai, à nouveau de bonne humeur. Elle ne montra d'ailleurs rien de sa propre fatigue, parce qu'elle ne voulait pas qu'il s'inquiète inutilement pour elle. Il en avait déjà fait pas mal! Bien trop même, selon la jeune fille. Elle soupira à cette idée et revint donc vers le canapé. Elle se força à ne pas noter que le canapé était assez grand pour deux d'ailleurs... Alice avait très peur de tourner mal depuis qu'elle connaissait Makimura, étrange non?

Elle se tira donc une chaise pour la placer devant Makimura et le canapé, s'assit en tailleurs dessus, et fixa le rédacteur en chef de ses yeux noisettes. Elle fut d'ailleurs satisfaite de constater que la blessure qu'elle lui avait causé continuait de cicatriser, petit à petit. A ce rythme là, il ne garderait aucune trace de cet incident. Si cela n'avait pas été le cas, notre petite Alice s'en serai voulu pendant toute sa vie. Elle culpabilisait facilement aussi...

Elle se sentait d'humeur peu bavarde. Elle avait comme l'impression qu'il n'y avait pas besoin de mots avec cette personne qui avait instinctivement pris soin d'elle. Si auparavant elle avait été gênée, elle se sentait désormais en sécurité face à lui. Elle attendit donc gentiment qu'il veuille s'exprimer -ou non, pendant que l'eau chauffait. Bien qu'elle préfèrerait qu'il s'allonge un peu, histoire de se reposer!

Dai adorait se faire jeter sur un canapé par une fille, mais là, il devait bien avouer qu'il était un peu trop fatigué pour ce genre de jeu. Puis il soupira : Son esprit était vraiment déplacé, et elle, elle était vraiment trop naive pour ne pas voir de tel évidence... Par contre, il était bien tenté par un thé... Oui, un bon thé chaud, servit par une jolie blonde... Le rêve quoi. Encore une fois, Dai ferma les yeux d'exaspération : N'était-il donc pas capable de rester naturelle avec une fille sans se faire des films à deux yens ? Il avait pourtant eu l'impression tout à l'heure, que s'était différent, que ce n'était pas comme avec les autres... est-ce qu'il se trompait ?

Peut-être. Mais là, il était trop fatigué pour y réfléchir. Il était le cadet, Ai la benjamine, et c'était eux deux qui s'occupait de leur aîné... Un comble non ?

- Excuse moi Alice-san... j'ai mal dormi les deux dernières nuit, et...

Il bailla. Malgré l'énervement qu'il pouvait ressentir à l'envers de son frère, il ne pouvait s'empêcher d'être heureux d'avoir eu Ai au téléphone... Elle avait une si jolie voix... pas de doute que plus tard, elle en ferait tourner des têtes... Et pas de doute également qu'il rappelerait lesdites têtes à l'ordre... Oh oui, aucun garçons ne toucherait à son amour, à sa soeur adorée, il y veillerait.

Un sourire naquis sur ses lèvres, alors qu'il fermait les yeux.

- Je suis un peu fatigué...

Il se passa une main sur le visage, son sourire encore présent sur les lèvres : Ses coupures avaient toutes cicatrisées. Au moins, la demoiselle arrêterait de pleurer.

La voyant s'être installée, il la regarda un instant, suivant des yeux ses formes douces, son teint occidental, ses lèvres rose... Et cette curieuse lueur de confiance qu'elle avait maintenant dans le regard... Décidement, elle avait des yeux vraiments expréssif, tantôt complètement paniqué, puis finalement superbement serein... Leur expression changeait du tout au tout en peu de temps...

Il laissa sa tête basculer contre le dossier du canapé. La fatigue l'envahissait totalement... Apparemment, il avait trop forcé...

- Je te remercie... - murmura-t-il d'une voix endormi - Tu m'as empêcher d'aller voir l'autre furie, et une confrontation avec Kido aurait vraiment été mortel...

Il s'en rendait compte maintenant : La moindre pichenette de Kido l'aurait achevé, parce qu'il était vraiment fatigué... D'ailleurs, même son pouvoir mettait plus de temps à agir qu'à l'habitude aujourd'hui...

- Merci... - marmonna-t-il avant de s'endormir.

Alice eut un sourire satisfait quand elle le vit s'endormir. Décidément, elle ne pouvait s'empêcher de le trouver beau. Quoi que. Elle adorait ses yeux, c'était bien dommage qu'ils soient fermés! Elle le contempla quelques instants puis entendit la bouilloire annoncer que l'eau était prête. Elle se leva et ramena sa chaise d'où elle venait en essayant de ne pas faire de bruit, histoire de ne pas réveiller son senpai.

Elle prépara le thé, versa l'eau dans la bouilloire et attendit que cela soit prêt en laissant son esprit vagabonder. Que ferait-elle ensuite? Elle ne savais pas trop, mais une chose était sure: elle se rendrait au Onsen se soir quand tout le monde sera couché. C'est le seul endroit du lycée où elle n'avait pas encore eut l'occasion de se rendre, et à vrai dire, elle n'avait jamais eu l'occasion de bénéficier des vertus des sources d'eau chaude. Il fallait bien un début à tout, ne?

Au moins un de ses décisions était prise. Elle pourrait aussi aller chercher son uniforme, cela ne lui ferait pas de mal. Quoi d'autre? Bah, elle trouverait bien le moyen de s'occuper d'une manière quelconque. Elle était de toute manière convaincue que le lycée Beni-Tsuki recelait encore bien des secrets... et des énergumènes.

Elle se servit une tasse de thé, puis regarda le reste de la théière avec hésitation. Elle n'avait pas envie de réveiller Dai, et en même temps, ça serait triste de gâcher du thé. Et non, elle ne pourrait certainement pas boire tout ça. Alors que faire? Elle trempa ses lèvres dans son thé brûlant, puis se risqua à boire une petite gorgée. De toute façon, si c'était trop chaud, son œsophage et son estomac prendraient soin d'eux même en changeant de constitution. Cela n'eut pas mieux cependant, et elle put sentir le liquide chaud juste comme il le savait couler le long de sa gorge.

Satisfaite, elle bu une seconde gorgée et décida de mettre la théière au micro onde, avec un post it dessus indiquant qu'il contenait du thé. Ainsi, il ne refroidirait pas trop vite et Makimura aurait peut être l'occasion d'en boire un peu. Après tout, c'était pour lui qu'elle l'avait préparé!

Elle finit sa tasse tout en parcourant silencieusement la pièce en long et en large avec la ferme attention de la connaitre par coeur. Elle comptait y passer de nombreuses heures dans les semaines à venir et elle ne voulait pas être dérangée dans son travail par des détails sur l'endroit qu'elle n'aurait pas remarqué avant! Très curieuse, cette petite Alice. Trop peut être...

Elle finit par déposer sa tasse dans l'évier et se décida à sortir de la pièce, non sans s'assurer que son senpai dormait toujours. Rassurée, elle quitta la pièce. Elle attendait la suite avec impatience. Direction... Elle ne savait pas à vrai dire, donc elle marcha d'un pas dansant, guidée par on ne sait qu'elle vent divin...

Papillonnant distraitement des paupières, tel la belle au bois dormant, Dai s'éveilla. Deux choses s'imposèrent immédiatement à lui, la première : Il était seul dans la pièce ; La deuxième : Il faisait nuit, et personne n'avait, semble-t-il, songé à la réveiller. Avisant le post-it présent sur le micro-onde, il eut un sourire et se leva pour se diriger vers. Ouvrant l'appareil de manière peu élégante, mais qui révélait assez bien son état d'esprit au réveil, il attrapa la théière, et s'en versa un verre.

Bien sur, il était froid. Soit, ce n'était pas réellement un problème : Dai adorait les thés et cafés glacés. Il les préférait même généralement au boisson chaudes.

Avalant d'une traite son gobelet, il avisa l'heure : 22h30. Il était sérieusement temps de songer à retourner en chambre, s'il ne voulait pas se faire secouer les plumes par le concierge, ou n'importe quel prof en vadrouille nocturnes (quelque chose qui arrivait souvent avant chaque rentrée des classes...).

Fermant le local à clé, il quitta le bâtiment un curieux sourire satisfait sur les lèvres : Il avait fait aujourd'hui d'excellente rencontre.

» Deux membres du journal... |PV Pixiie|