Seule... ou pas sur le stade

Ayaka, appuyée contre un des arbres qui bordait le stade du lycée, prenait son premier bol d'air de la journée... Oh, elle ne traînerait pas trop, elle avait ses dossiers à trier, et Kido devait lui ramener des donuts du salon de thé... Mais bon... Juste un bol d'air, parce qu'elle se sentait parfois à l'étroit dans son infirmerie... Bien sur, la pièce en elle même était très grande, c'était la moindre des choses quand on a des élèves comme il y avait à Beni-Tsuki, mais...

Elle avait du mal à résister à ce qu'elle nommait l'appel de la rue. Tout ça lui manquait en un sens, et elle le ressentait encore plus quand elle voyait des élèves arrivé très amoché dans son infirmerie. Elle aussi aurait aimé pouvoir se battre quand bon lui semblait... Au lieu de ça, elle avait dû promettre à Maeda de ne pas lever la main sur ses élèves... Tss... Elle était vraiment devenu faible au contact de ce type... Il avait suffi qu'il lui demande, et elle avait arrêté de fumé, quatre ans auparavant...

Elle soupira et se laissa glisser contre l'arbre, pour se retrouver assise, les genoux ramenés contre elle. Bientôt, sur ce terrain, il y aurait de pauvres élèves qui courrait, tôt le matin, se disant qu'il n'y avait qu'eux à être torturer si tôt le matin... Ce qu'ils ignorerait, c'est qu'elle serait passé, un peu plus tôt. C'était sa petite habitude, pour se maintenir en forme, les bagarres étant définitivement passé à la trappe pour elle, elle faisait cinq tour de stade tout les matins... Sans ça, elle était encore plus agressive que d'habitude.

Elle en était là de ses considérations quand elle aperçu quelqu'un arriver un peu plus loin...

Ayaka réprima un sourire. Décidément c'était la matinée des ex-délinquant... Après Kido, Date.

- Yo.

Elle fronça les sourcils. En voilà des manières de s'adresser à ses aînées.

- Dit donc morveux rouspéta-t-elle sans bouger T'as oublié à qui tu t'adressais ? On dit bonjour quand on est poli et bien élevé.

Elle le fixa un peu plus intensément. Il s'était installé à une certaine distance d'elle, pas suffisamment pour paraitre effrayé, mais également trop loin pour pas se prendre un coup de latte s'il la cherchait trop... Distance de sécurité ? Surement.

- Alors, qu'est-ce que t'as de beau à me raconter toi, t'as pas fait trop de connerie pendant cette semaine ? Je te préviens toute suite que cette année ça ne se passera pas aussi bien que l'année passé, hors de question que je te couvre dans tes conneries !

Se passant une main dans les cheveux, elle soupira : Pourquoi elle se sentait toujours obligé de couvrir les bêtises de ce gamin irresponsable ? Parce qu'il lui rappelait son frère... son idiot de frère...

- Vous savez très bien que j'fais pas de différence, Sato-san, c'est la même expression pour tout l'monde!

Mouais... c'était bien ça qui la dérangeais : Elle n'était pas tout le monde justement. Il se rapprocha d'un mètre... Apparemment il se sentait des pulsions suicidaire aujourd'hui... Bah, elle avait pas encore montré les dents.

- Vous inquiétez pas pour cette année, j'veux pas échouer encore une fois aux exams' donc je vais m'tenir tranquille...

Ah, ça, c'était une bonne nouvelle, il fallait tout de même dire qu'un tiers de ses effectifs infirmerie venait de cet emm*rdeur. L'autre étant bien sur Kido, et le troisième étant... les autres catastrophe... Elle eut un regret en pensant qu'elle aurait deux fois moins de boulot sans ces deux là.

- Oh et vous savez!? Je suis président du club de Kendô cette année! Et vice-président du comité des élèves!

Ayaka ouvrit de grand yeux surprit : Alors c'était lui qui faisait tant de soucis à Kido... Pour un peu, elle en aurait pleurer : Enfermer ces deux là dans une pièce ne pouvait pas être très bon. Elle en venait même à plaindre les futurs membres de l'association...

Et finalement, un sourire dangereux, du genre carnivore, se glissa sur ses lèvres.

- Alors je te préviens tout de suite Date... Cherche pas d'ennuis à Kido. Elle est au moins aussi dangereuse que toi là dessus... Et il est hors de question de je passe mon année à vous rafistoler... D'ailleurs je l'ai déjà prévenu, si vous vous taper dessus, je vous recouds pas !

Bien sur, c'était pas entièrement vrai, c'était son boulot, et si les élèves étaient à l'agonie, elle les soignerait, mais elle préférait leur faire un peu peur, sans quoi ils n'en feraient qu'à leur tête.

Ayaka serra les dents à un point tel qu'on pouvait presque voire ça machoire ressortir furieusement. Ce petit morveux ne perdait vraiment rien pour attendre.

Puis soudain, se fut l'illumination, et d'une voix un octave plus bas qu'à l'habitude elle lui susurra :

- Tu sais que j'ai promis au proviseur de ne frapper personne pour toute la durée de l'année scolaire... - elle se leva et s'approcha de lui, réduisant les un mètre de sécurité qui les séparait à quelques vingts centimètre - Sauf que l'année n'a pas encore débuter...

Son sourire s'agrandit d'un coup, laissant entrevoir à Date toute l'étendue de sa colère. Avant de lui asséner brutalement son poing sur le haut de crane.

- Espèce de sale Morbac', la prochaine fois que tu me sors ça, t'es un avorton mort ! - hurla-t-elle.

Puis reculant d'un pas, elle souffla longuement avant de poursuivre sur un ton plus calme :

- Dit moi Date, penses-tu que mettre un Baby-face macho, et une Ookami fière dans la même pièce soit un excellente idée ? Si tu penses que oui, alors je n'ai plus rien à dire, sinon... observe bien les réactions de Kido, et ne la cherche pas trop... Parce que si toi tu ne t'abaisseras pas à cogner sur une fille, rappelle-toi qu'elle n'hésitera pas.

Et aussi brutalement qu'elle s'était levée, elle se rassit le long de l'arbre.

Ayaka savait qu'elle allait déclencher une réaction chez son vis-à-vis, mais si elle avait su à un tel point, elle n'en aurait peut-être pas parler. Son visage avait blanchit à un point tel que l'infirmière avait vraiment cru qu'il allait lui claquer entre les doigts.

Et puis, finalement, au bout d'un certain temps, il finit par revenir avec elle, sortant des pensées sinistres dans lesquels il s'était plongés pendant de longues minutes.

- Vous avez bien dit Ookami? Vous êtes bien sûre que vous ne vous trompez pas? Kido est... Ookami ?

Ayaka le scruta longuement sans être sure de la réaction à adopter face à lui : Il était vraiment terrifié par cette annonce, rien que le léger tremblement dans sa voix le démontrait. Lui, d'ordinaire toujours sure de lui, semblait avoir croisé la route d'un fantôme.

Mais peut-être était-ce le cas, peut-être venait-il de croiser un fantôme du passé... Ayaka, pour la première fois depuis son entrer à Beni-Tsuki, se para d'un masque colèreux, celui qu'elle arborait autrefois, lorsqu'elle était encore la grande Ayaka Sato, reine de la nuit...

Mais sur son visage se peignait aussi autre chose : La panique. Elle ressentait toute la detresse de son vis à vis, et elle sentait au plus profond d'elle-même la panique qui submergeait le jeune homme.

Se relevant tout aussi brusquement que précédement, elle attrapa le jeune homme par les épaules et le secoua :

- Bordel Date, reprends toi, qu'est-ce qu'elle t'as fait l'Ookami pour que tu te mettes dans cet état là ?!

Puis elle se souvient.

Ren,
Ses infos venues du fond de sa prison,
Rendan, ses bastons,
Et la gamine.

Mitsuru. La sœur du Baby-face, la sœur d'Umeno.

- Ta soeur... - lâcha-t-elle brutalement.

Elle se passa une main sur le visage pour calmer ces sentiments mélangé qui ne lui appartenait pas.

La gamine mélée à une bagarre qui la dépassait, et Rendan, qu'est-ce qu'il faisait là lui aussi ? Trop de question rester sans réponse pour tout le monde. Sauf pour Ren... Et bien sur, pour Ayaka.

- Ecoute Date, ne mèle pas Kido à cette histoire d'accord... Elle n'était même pas là... et puis... - elle soupira - Laisse cette histoire où elle est, sincèrement Date, il y a certain problème qu'il ne vaut mieux pas réouvrir.

Il était certain secret qu'Ayaka regrettait de connaître.

- Pourtant ma frangine l'a mentionnée plusieurs fois...

Bien sure que sa frangine l'avait mentionné plusieurs fois, puisque Rendan était le... le quoi d'ailleurs ? Que représentait Kido pour lui ? Tss... même elle, avec son don, n'avait jamais pu décrypter les sentiments qu'ils partageait... C'était si intense... De l'amour, de la haine, et tant d'autres chose encore...

- Vous me dîtes de ne pas réouvrir ce problème mais c'est vous qui venez d'le faire en me parlant de Kido...

Il y avait tant de reproche dans la voix de son vis-à-vis qu'Ayaka fronça les sourcils... Qu'est-ce qu'il était en train de lui faire l'avorton ? Un complex du héros malheureux ? Il ne s'imaginait quand même pas qu'elle allait laissé passer ça... elle l'avait avertie, simplement avertie. Il aurait été malvenue que l'école deviennent, le temps d'une année, le terrain d'une guerre de gang...

Elle l'observa se lever, écarquiller les yeux, et ressentit un multitude de sentiment contradictoire, dont un qui dominait tout les autres : Le dédain. Elle allait le claquer, à se rythme là, elle ne pourrait pas se retenir, elle allait lui en coller une...

Il fronça les sourcils et recomposant son masque d'indifférence, il se réinstalla plus loin... semblant comme se prostrer sur lui même.

- Bon, cette fois s'en est trop ! Je veux bien être gentille, mais il y a des limites à tout.

En deux enjambé elle était à coté de lui, lui tenant l'oreille à bout de bras.

- De une, tu ne me parles pas sur ce ton, et de deux, tu arrêtes de véhiculer des émotions pareille à l'égard des filles... que tu n'ais jamais entendu parler du respect des aînés est une chose, que tu me dénigres pour mon sexe en est une autre ! Si tu recommences ça, je te l'arrache ton oreille, c'est clair ?!

Elle sentait sa propre oreille la lancer affreusement, mais elle rabroua la douleur, se concentrant sur Date, et secoua un peu plus l'oreille du jeune homme elle cria :

- Je te demande si c'est clair ?!

- Je n'peux pas dénigrer votre sexe vu que je n'l'ai jamais vu... Mais si c'est une invitation...

Ayaka écarquilla de grands yeux éberlués : Il était suicidaire se gamin...

Elle allait le descendre... Du moins dès qu'il serait redescendu de son perchoire... Elle le fusilla du regard, échaffaudant déjà des plans pour l'étripper. Les méninges tournant à pleine vitesse, elle remarqua à peine la bourrasque qui faillit le faire tomber.

Mais cependant, un sourire vint fleurir sur ses lèvres : Elle sentait qu'il se méfiait d'elle, bien sur, il se savait en sécurité là où il était, mais il savait aussi que la prochaine fois qu'il se retrouverait face à face, il ne s'en sortirait pas indemne. Ce même sourire qui avait croit sur ses lèvres devint de plus en plus mesquin, et dangereux.

- Bon, c'est pas que je veux pas rester à bavarder avec toi, mais j'ai des donuts à manger... déclara-t-elle en commençant à partir vers son infirmerie.

Puis se retournant, son sourire diabolique sur les lèvres elle lui susurra :

- Et regarde bien où tu marches dans les jours qui viennent... Il serait facheux qu'il t'arrive quelque chose à quelques jours de la rentrée.

La vengeance était un plat qui se mangeait froid, Ayaka l'avait compris, et elle se ferait un plaisir de démontrer à ce petit impertinet qu'elle l'adorait bien froide sa vengeance.

Ayaka sentit le garçon se poser sur ses épaules... Et ses derniers instinct raisonnable s'évanouirent comme neige au soleil.

Avant même que le jeune homme n'ait eu le temps de réagir, elle le prit par la cheville et l'envoya voler vers d'autres horizons. Cette fois-ci, il avait pousser le bouchon trop loin, et ce petit impertinent de Date allait finir en charpie, parole de Sato.

- Maintenant écoute moi bien expèce de morback, la prochaine fois que tu ne fait qu'effleurer l'idée de te servir de mes épaules comme d'un marche pied, je te refait le portrait d'une tel façon que même tes soeurs ne te reconnaitront pas...

Pendant toute sa diatribe, elle avait rejoint le jeune garçon, fulminante, et en arrivant auprès de lui, elle l'attrapa par le col.

- C'est clair ?!

Et elle plongea son regard dans celui de l'adolescent.

Plus aucun doute n'était permis, il voulait la rendre dingue, et elle savait que toute cette provocation n'était qu'une manière de prouver sa supériorité auprès d'elle, simple femme. Bien sur, elle aurait adoré lui refaire le visage à coup de poing, lui éclater les côtes à coup de genoux, et peut-être même le reléguer au rang d'eunuque, mais...

Mais comme des flash lui revenait en mémoire les scènes de sa dernière bagarre, de la douleur du cadre qui avait oser les insulter elle et son frère, de sa propre douleur... sa torture...

Son calvaire mêlé à celui de sa victime.

Dans un mouvement trop raide pour être naturel, elle le lâcha pour reculer de deux pas. C'en était trop, ce pouvoir était usant, elle ne le supportait plus.

Son visage tordut dans une expression de douleur, et son regard comme terrifier, laissait transparaitre qu'elle était parti dans une autre dimension, loin, très loin du Date qu'elle aurait dûe exterminer... Trop loin.

Ayaka était tellement sonné par ses souvenirs qu'elle ne percuta même pas le tutoiement... Pourtant, elle ressentit l'inquiètude du jeune homme, ce qui lui permit de se secouer un peu : Où allait le monde, si c'était les élèves qui s'inquiètait pour l'infirmière ?! Elle secoua la tête vivement.

- Vous devriez retourner à l'infirmerie, j'ai cru comprendre que quelqu'un vous ramenerait des donuts...

Elle ouvrit de grands yeux : Ses donuts ! Elle avait osé les oublié... L'espace d'un instant, elle effleura l'idée que Kido, trouvant l'infirmerie fermée, soit reparti dans l'autre sens... avec les donuts !

Se relevant brutalement, elle eut un vertige : Ne pas prendre de petit déjeuner, surtout quand on s'agitait si tot le matin, ce n'était pas une bonne idée... Elle se rattrapa à Date...

- J'ai faim. expliqua-t-elle simplement sachant pertinemment quel question il se poserait.

Oui, c'était vrai, en ce moment, Ayaka avait un petit appétit, en effet, elle n'avait pas dîner la veille, mais tout allait bien, simplement, elle n'avait pas beaucoup de temps, et elle favorisait certaine chose plus importante face à d'autre comme manger, qui était secondaire...

Pour une infirmière scolaire, elle n'était pas très consciencieuse, mais elle était comme ça Ayaka, faire ce que qu'elle disait, mais ne pas faire ce qu'elle faisait. Tapotant son pantalon, elle eut un petit sourire.

- Tu as réussi à me faire sortir de mes gongs aujourd'hui Date... Alors il faut que je te prévienne que tu n'as pas interêt à te faire le moindre bobo pendant cette semaine de rentrée, parce que l'infirmerie te sera fermée...

Elle avait dit tout ça d'un ton extrèmement doux, trop doux, pas naturelle pour la jeune femme, extrèmement dangereux pour son vis-à-vis. Moins qu'une menace, c'était un avertissement, même s'il était à l'agonie, elle le laisserait crever... De toute manière, c'était solide les baby-face, n'est-ce pas ?