Tranquilité nocturne troublée ...

Le ciel était noir, noir comme l'encre.

Les étoiles brillaient faiblement sur toute l'étendue obscure, semblables à des lucioles scintillantes. Au centre, un disque d'un blanc éclatant, qui semblait reposer juste au-dessus du lycée Beni-Tsuki, mais à des millions de kilomètres de là, dans l'espace. L'obscurité de la nuit était tombée depuis longtemps sur les alentours, mais la leur de la pleine lune éclairait tout de même certaines parties, d'une leur faible mais captivante. Au sommet d'un des bâtiments qui formaient ce lycée si spécial pour jeunes gens si spéciaux, se trouvait quelqu'un. Allongée sur sol de la plate-forme que formait le toit, les yeux rivés sur la lune blanche, une jeune fille d'une si petite taille qu'on pourrait la prendre pour une enfant d'une dizaine d'années restait immobile, ses longs cheveux blonds semblant dessiner des arabesques autour d'elle. Elle était seule. On pourrait s'y attendre, vu qu'il était maintenant minuit passé. Une légère brise flottait dans l'air, mais la jeune fille ne semblait pas avoir froid, même vêue d'une simple robe noire aux manches courtes. Le silence régnait. Bien sûr, il n'était pas total, car on entendait au loin les bruits de la ville en mode nuit, mais le toit était silencieux quand même. Normal. La jeune fille n'allait pas se faire la conversation toute seule.

Un court instant passa, puis Evangeline ferma les paupières sur ses yeux sombres et soupira.

Elle aimait la nuit.
C'était tellement plus calme. Elle était en fait ravie de passer sa première nuit au sein de cette école sur le toit, même si elle se doutait un peu que cela devait être interdit. Quoique ... On pouvait toujours espérer. Bah, elle verrait bien. De touets façons, les interdits n'étaient faits que pour être enfreints. Alors autant s'y essayer tout de suite. Evangeline se mit à bailler. Tout en restant allongée sur le sol gris, dur et froid, elle étira ses jambes et ses bras, puis les reposa mollement sur la surface du toit. Elle n'était pas pressée de commencer les cours. D'entrer dans le rythme de ce lycée, en fait. Elle n'avait jamais eut très envie d'y aller, mais bon. Il fallait se faire oublier. Et il fallait savoir se contrôler. Rah, n'importe quoi ... Si seulement ce stupide garçon s'était tu, à Oxford. Il n'y aurait aps eut tout ce bouleversement. Elle ne serait pas là aujourd'hui si cet imbécile s'était tu. Rien qu'en pensant à cela, Evangeline sentait un excés de rage montait en elle. Mais le mal était fait. Et on ne pouvait pas encore remonter le temps. Tss. Evangeline plongea une nouvelle fois son regard perçant dans l'étendue noire du ciel, se laissant aller à ses pensées, moroses ou non. Elle ne savait même pas quelle heure exactement il était, car elle ne voyait pas le temps passer. Et elle n'avait aucune envie de faire attention à l'heure. Il fallait toujours profiter du calme avant la tempête ...

Et soudain, un bruit de pas se fit entendre, d'abord faible, puis plus distinct. Evangeline fronça les sourcils, tout en gardant ses yeux fermés et en restant immobile, étendue sur le sol en plein milieu du toit. Finie la tranquilité ...

Comme toute les nuits depuis trois ans, Ronnie se sentait seule. Ce n'était pas tant l'arrivée dans un nouveau lieu que la mort de Peter qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même. Ne plus le savoir près d'elle, ne plus sentir sa peau contre la sienne... Elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait pu se sentir entière, de la dernière fois qu'elle avait eu une nuit complète et régénérante... L'avantage de la métamorphose, c'était qu'elle pouvait cacher ses cernes à son entourage... ainsi, personne ne voyait qu'elle était fatigué... Et puis, quand le sommeil se faisait trop prenant, elle plongeait dans un sommeil lourd et sans rêve...

Les autres nuits, elle profitait de ces insomnies pour dessiner, peindre, écrire... bref... créer. Mais ce soir, c'était un cauchemar qui l'avait tenu éveillé. Un cauchemar qu'elle haïssait faire. Enfant, et même adolescente, elle en avait fait très peu. Elle faisait quelques mauvais rêves, bien sur, mais pas de ceux qui vous réveille en sursaut, en sueur, terrifier... Maintenant, elle se disait que son esprit rattrapait le retard...

Ces rêves commençaient comme tout les autres, par Léa, et Peter, riant, dans la cour de leur maison de Lyon... et puis, ensuite, Léa disparaissait, à la crèche, et Ronnie se souvenait... elle se souvenait du corps ensanglanté de Peter, de sa tête déformée dans une expression de terreur... et ce sang... tout ce sang...

Et elle se réveillait. Dans ces cas là, elle ne pouvait pas dessiner, puisque la seule image qu'elle avait en tête, c'était celle là... horrible... Ronnie n'arrivait pas à peindre cette scène... Elle aurait voulu bien sur, car elle savait que se serait un moyen pour elle de tourner la page... Mais elle n'y arrivait pas... il était encore trop tôt...

C'est tout cela mis bout à bout, qui expliquait sa présence sur le toit, à cette heure de la nuit, alors qu'elle aurait dû être dans sa chambre... Sur le toit, il y avait cette fille, elle semblait très jeune, et en même temps, elle avait cette aura qu'offrait l'âge, et la vie... Une enfant sans âge...

- Bonsoir... - murmura-t-elle en s'installant à ses cotés.

Evangeline tourna que très légèrement la tête pour appercevoir la personne qui venait d'arriver sur le toit.

C'était une grande jeune femme, aux longs cheveux bruns, au beau visage et aux yeux mélancoliques. Elle ne devait pas être une élève, elle était visiblement plus âgée que n'importe quel élève de dernière année. Elle devait plutôt avoir un peu plus de vingt ans, dans ces eaux-là. Faisiat-elle partie du personnel de l'école ? Une sorte de concierge ? Ou peut-être était-elle un professeur ? Evangeline ferma de nouveau les yeux, tournant la tête et réprimant une expression agaçée. Cela y était, on venait la déranger. Ou plutôt l'ejecter du toit, pour la renvoyer dans son lit. Désolant. La jeune fille laissa échapper un léger soupir entre ses lèvres, gardant les paupières closes. Elle refusait de bouger, que cette femme soit un membre représentant l'autorité ou non. Evangeline sentit celle qu'elle désignait comme une intruse s'assoir à côté d'elle. Au son de sa voix, lorsqu'elle lui souhaita un bonsoir, la jeune fille ouvrit les yeux, légèrement surprise.

Elle ne répondit pas à son salut, se contentant de fixer sur elle son regard inquisiteur.
Au-dessus, la lune continuait de briller de son faible mais si reposant halô blanchâtre. Un moment se passa, un instant, avant qu'Evangeline ne prenne la parole à son tour, son ton un tentinet autoritaire déchirant le voile de silence qui s'était installé.

- Qui êtes-vous ?

Ni de bonsoir poli, ni de présentation.
Juste une question qui exigeait une réponse.
C'était Evangeline, les gens de ce lycée allaient devoir s'y habituer.
Ou alors ce serait Evangeline qui devrait s'adapter à eux.
Mais cela, c'était beaucoup moins sûr.

Une enfant sans âge. Même sa voix était celle des personnes qui ont connu les responsabilités... Bien sur, Ronnie aurait pu prendre cela en compte en entendant sa réponse : Quand on à l'habitude de se faire obéir au doigt et à l'œil, on ne prend pas les codes sociaux en règle... Et puis, mélancolique comme elle l'était, il aurait été plus dans son comportement de ne pas réagir, de ne pas prêter attention à son ton insolent.

Mais Ronnie avait deux sœurs. Deux petites sœurs, dont l'une qui devait avoir l'âge de sa vis-à-vis. Elle était aussi blonde, et avait le teint à peu près aussi blanc... Et il se trouve que Ronnie avait appris à contrer toutes - je dis bien toutes - les remarques acerbes de sa cadette... Cette fille, elle lui faisait un peu penser à cette cadette-ci...

Malheureusement pour l'élève présente sur le toit.

Ainsi, dès qu'elle entendit sa réponse, l'esprit de Ronnie redevint clair, et cinglant. Ce n'était pas courant, peu de personne pouvait se venter de la mettre dans cet état d'esprit, sa sœur y arrivait... cette fille aussi.

- Dit moi, ma grande, je crois que tu n'as pas compris ce que je viens de dire : Je t'ai dit Bonsoir, la décence voudrait que tu me retournes la politesse... Mais puisque ça ne semble pas dans tes cordes, je vais t'expliquer... Tu es plus jeune, tu es l'élève, par là, tu me dois le respect. Je ne suis pas le genre à pinailler sur les détails, à estimer que j'ai un droit particulier rapport à mon statut, mais ne t'avise pas de me parler sur ce ton, parce que je peux le faire aussi, et à ce petit jeu, tu ne gagneras pas. Est-ce que c'est bien clair dans ta petite tête blonde, où est-ce que tu veux que je te le ré-explique dans une autre langue ?

Elle laissa un silence passer, permettant ainsi à sa vis-à-vis d'imprégner son discours. Puis, finalement, son visage se fendit d'un sourire :

- Je m'appelle Ronnie Perhaps... Simplement Ronnie. Je suis la prof d'Arts. Et toi ?

Evangeline continua de fixer la jeune femme, alors que cette dernière rerprenait la parole, commençant à l'enguirlander. Elle lui avait dit bonsoir, la décence voudrait qu'elle lui réponde, au lieu de lui demander d'un ton sec et autoritaire qui elle était. Elle ajouta alors d'un ton cinglant qu'étant élève, elle lui devait le respect et donc lui parler sur un autre ton. Evangeline eut un léger rictus, alors que la jeune femme en venait à dire qu'à ce petit jeu, elle ne gagnerait pas. Hin, çà, çà restait à prouver. Lorsque l'interlocutrice de la jeune fille termina son petit laïus en lui demandant si tout tait clair dans sa petite tête blonde, Evangeline se contenta de lui adresser une grimace, résistant à l'envie de lui répliquer une chose du genre " Réexpliquez-moi tout çà en Swahili, tiens ", ce qui ne l'aurait certainement pas aidé à récupérer sa tranquilité qui avait été perturbée. Bon sang, pourquoi ne pouvait-elle pas être tranquille un moment, pourquoi devait-on toujours la déranger, que ce soit ici ou dans son collège à Oxford ? Décidement ...

La jeune femme se présenta alors, d'un ton tranquille, comme le professeur d'Arts, se nommant Ronnie Perhaps.
professeur, oui, elle avait bien deviné. Flûte, remettre un professeur dans ses cordes, ce n'était pas aussi aisé qu'un élève, dans la mesure où elle avait promis à son père de ne plus s'attirer d'ennuis. Pour ne plus à avoir à s'enfuir précipitemment dans un autre pays. Evangeline n'avait jamais été amène à tenir ses promesses, surtout aux rares qu'elle faisait à cet homme qui était son père et qu'elle ne connaissait quasiment pas. Vraiment, devait-elle lui obéir, alors que lui n'avait jamais été là pour tenir son rôle de père ? Ridicule ... Si elle était venue dans ce lycée, c'était en attente de prendre une décision, seule, pour sa propre vie. De plus, ici, elle n'avait pas à cacher ses dons, contrairement à ailleurs. Avantage qu'il était stupide d'écarter. Mais bref, revenons au moment présent, sur le toit de la nouvelle maison d'Evangeline.

Cette dernière laissa un moment s'écouler, avant qu'un nouveau rictus ne vienne s'afficher sur son visage et qu'elle ne réponde d'un ton froid et légèrement railleur :

- Vous n'avez pas besoin de savoir qui je suis. Du moins, pas pour le moment.

Décidément cette sale peste lui rappelait un peu trop sa sœur... Mais pourtant, elle sentit que les techniques habituelles ne fonctionnerait pas avec elle... non, au contraire, l'ignorance la satisferait bien trop...

La fixant un long moment, Ronnie s'imprégna de ses traits avec une aisance qu'offrait l'habitude du dessin. Mais contrairement aux autres fois où elle aurait sorti un carnet et un crayon, elle ferma les yeux.

Soufflant longuement, elle se concentra, rassemblant ses cellules. C'était très simple de changer les traits de son visage, mais changer son corps en entier. Elle sentit ses racines de cheveux frétiller, blondir, et pousser, et tout son corps rajeunir...

Quand elle rouvrit les yeux, elle était quelqu'un d'autre. Et il était clair que sa vis-à-vis devait avoir l'impression de se voir dans un miroir... Sauf les yeux. Les yeux de Ronnie avait exactement la même couleur, la même forme que ceux de l'étudiante...

Mais il n'exprimait pas du tout la même chose.

- Je dirais que tu es élève... Probablement une des miennes. Au regard de tes traits, je suppose que tu n'es pas entièrement Japonaise... Une métisse... Peut-être Américaine... hem... non... tes yeux me disent que tu es Anglaise... Hautaine et snob. Oui, une Anglaise.

Elle passa une main sur ses joues avant de reprendre :

- Tu as grandi dans la solitude. Tu détestes les gens, et tu fais tout pour qu'ils te détestent en retour... Ma présence ici t'énerve au plus haut point car tu aimerais être seule... sauf que tu ne peux pas m'envoyer proprement sur les roses parce que je suis prof et que tu as... quelque chose... ou quelqu'un qui te retient...

Finalement Ronnie lui renvoyât le même regard hautain, avant de déclarer :

- Je ne suis pas télépathe. Je n'ai pas la capacité de connaitre les pensées ou la vie des gens rien qu'en prenant leur apparence. Seulement tu es un vrai livre ma grande, et moi, j'adore fouiller dans les gros volume trop propre pour être inintéressant.

Bien sur, ce qu'elle ne lui dirait pas, c'est qu'elle avait fait un peu de psychologie l'année passé... de la psychologie et du profiling... Tout ça, simplement parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire sinon qu'à pleurer son mari...

Puis, sans même attendre une quelconque réponse, Ronnie s'allongea, prête à regarder les étoiles sans plus prêter attention à la jeune fille. Elle n'était pas venue jusque là pour taper la causette...

Sentant le regard du professeur posé sur elle, Evangeline tourna son visage vers cette dernière, les sourcils encore légèrement fronçés. Ce fut à cet instant que sous ses yeux, le corps de la jeune femme commença à changer, trop vite pour que ce ne soit un phénomène naturel. Son corps rapetissait à vue d'oeil, ses cheveux s'éclaircissaient et poussaient dans son dos, jusqu'à devenir une longue chevelure blonde et soyeuse ... Et quelques instants plus tard, une copie conforme ou presque se retrouva en face d'une Evangeline ébahie. Du moins, de l'intérieur, vu qu'aucune once de surprise n'était apparue dans ses yeux sombres, alors que surprise, elle l'était vraiment. Cela servait finallement, de savoir mentir à la perfection. La jeune anglaise n'avait jamais cotoyé quelqu'un possédant un Don lui aussi. Là, c'était la première fois qu'elle assistait à un phénomène surnaturel autre que le sien, et cela la fascinait et l'agaçait à la fois, étrangement. Il ne fallut guère longtemps à la jeune fille pour comprendre que la dénommée Ronnie avait le don de changer d'apparence, peut-être à volonté. Elle avait l'impression d'avoir son reflet en face d'elle, un reflet avec un regard cependant différent, mais aucune glace ne venait séparer l'espace qui les séparait. C'était véritablement étrange.

Evangeline fixa ses yeux sombres dans ceux identiques de son reflet, tandis que ce dernier prenait la parole, commençant une sorte d'analyse dont Evangeline était le sujet. Elève, une des siennes ... Oui, sûrement. De toutes façons, cela, c'était assez facile à deviner. Américaine ? Non. Oui, voilà, elle était anglaise, bingo. La fillette ne pû s'empêcher d'afficher un sourire narquois lorsque le professeur la décrivit comme hautaine et snob. Tiens donc. Amusant. Ce qui suivit, néanmoins, le fut nettement moins. Du moins, pour Evangeline. Son rictus s'effaça lentement au fur et à mesure que son reflet décrivait ses pensées profondes. Grandie dans la solitude, déteste les gens, aime être seule, quelqu'un qui la retient ... Bien. Evangeline fronça de nouveau les sourcils, guère amusée par cette analyse qui se révélait en vérité très juste. Jamais elle ne l'aurait avouée, bien entendu. Elle ressentait aussi une certaine colère, montée là, d'un coup, mais elle svaait la contrôler. Elle n'exploserait pas. Seuls ses yeux laissaient explicitement comprendre ce qu'elle pensait de cette sorte d'intrusion à l'intimité. Cependant, quelques instants plus tard, lorsque son reflet arrêta son petit discours pour s'allonger à son tour, un nouveau sourire narquois se dessina sur le visage d'Evangeline. Elle aimait fouiller dans les gros volumes trop propres pour être inintéressants, hein ? Tiens donc. Et bien elle allait s'en mordre les doigts, professeur ou pas professeur.

A l'instant même où cette fille qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau s'allongeait sur le sol dur et froid du toit, Evangeline se redressa en position assise, comme si elle ne supportait pas d'être dans la même position que quelqu'un d'autre, même ne serait-ce que pendant une fraction de seconde. Elle fixa son regard sombre, devenu moqueur, sur le professeur d'Arts, et laissa s'écouler un court instant de silence, avant de prendre la parole à son tour pour répliquer :

- Merci pour cette charmante petite analyse, professeur. Je dois cependant vous signaler qu'elle comporte certaines lacunes. Dommage. Mais je suis sûre que vous ferez mieux la prochaine fois.

Le sourire narquois se dessina parfaitement bien sur le visage pâle et fin de la jeune fille lorsqu'elle prononça cette dernière phrase. Elle porta son regard un instant sur la lune blanche, avant d'ajouter d'un ton plus bas :

- Mais vous n'êtes pas la seule à aimer fouiller dans les gros volumes trop propres pour êtres inintéressants ... Dommage pour vous.

( Pfooouuuuh voilà le RP que j'avais fait dimanche dernier et qui a été effacé lors du bug ^^' Désolée de t'avoir fait attendre =S )

Toujours allongée, Ronnie fronça des sourcils à son tour. Elle n'avait rien à cacher. Toute sa vie avait été à la une des journaux à la mort de Peter... Les journaux français tout du moins... Mais cette gamine n'aurait certainement pas loin à chercher pour trouver quelque chose d'intéressant...

Elle sentit ses yeux se fermer, et quand elle les rouvrit quelques minutes plus tard, elle était persuadé s'être endormie un instant... D'ailleurs, en regardant ses mains, elle s'aperçut que c'était le cas : Elle avait retrouvé son corps initiale sans le sentir, ce qui n'arrivait que lorsqu'elle était plongée dans le sommeil. Elle papillonna des yeux et fixa son regard sur sa voisine blonde. Elle avait dans le regard quelques choses d'assez froid, distant, et Ronnie fut persuadée que cette petite avait quelque chose de dur au fond du cœur... Une tristesse profonde qui la rongeait...

Ronnie secoua la tête... Il fallait qu'elle arrête d'analyser cette gamine, sans quoi, elle allait déprimer. Elle ferma à nouveau les yeux quand la même image horrible que plus tôt dans la nuit s'imposa à son esprit.

Elle se releva en clignant des yeux.

- Tu sais... Je n'ai pas une vie si intéressante... Et je suis sure que ça ne t'intéresse même pas... Pourquoi est-ce que tu te protèges comme ça ? Derrière une carapace froide, et distante ? C'est sur, ça fera fuir certaine personne, mais il y en a d'autre qui, au contraire, qui voudront en savoir plus... Alors oui, tu pourras utiliser ton don pour les faire partir, tu pourras... les menacer, les dégoûter... Mais il y aura toujours une personne pour continuer à te faire ch*er, à vouloir en savoir plus... C'est comme ça...

Ronnie se mis debout en soupirant et époussetant son jean, elle termina :

- Et là, tu t'apercevras que c'est plus agréable d'avoir quelqu'un à qui se confier... Je te souhaite une bonne nuit, profite donc de se toit, mais fait attention de ne pas te faire prendre... Je veux te voir en cours, sans faute...

Elle avança de quelques pas vers la porte avant de se retourner et de terminer :

- Tout le monde ne t'abandonneras pas, tu sais...

[C'est pas du tout le même, mais je me souvenais pas de ce que j'avais posté alors... Tu peux clore si tu veux... ^^ vu qu'on doit finir pour le 01/10]

Evangeline ne sû pas avec exactitude depuis combien de temps elle avait son regard fixé sur la lune, sans pensées particulières qui lui traversaient l'esprit, mais toujours était-il que quand elle détourna les yeux pour les poser une nouvelle fois sur le professeur, cette dernière reprenait lentement son apparence, les paupières closes. Son corps grandissait, ses cheveux fonçaient et se racourcissaient ... Le même processus auquel Evangeline avait assisté quelques temps avant, mais à l'envers cette fois. Bientôt, le reflet de la fillette blonde comme les blés avait disparu, pour laisser place à la jeune femme qu'était réellement la dénommée Ronnie Perhaps. Cette dernière finit par ouvrir les yeux, avant de se relever doucement.

Evangeline n'écouta que d'une oreille distraite les paroles de la jeune femme, les sourcils de nouveau fronçés, soudainement très désireuse de voir cette femme déguerpir. Ce qui ne tarda pas. La jeune fille continua de fixer le professeur d'Arts de ses yeux sombres lorsqu'elle se leva en soupirant, avant d'épousseter son jean. Tu t'apercevras que c'est plus agréable d'avoir quelqu'un à qui se confier ... Hin. Un énième sourire narquois se dessina sur le joli visage d'Evangeline, montrant clairement ce qu'elle pensait de ces dernières paroles. Décidement, toutes les personnes de cette fichue planète devaient être étroits d'esprit. Evangeline ne répondit pas aux paroles du professeur, lorsqu'elle lui souhaita une bonne nuit en lui disant qu'elle voulait la voir sans faute le lendemain en cours. Non, elle se contenta de s'allonger une nouvelle fois sur le sol dur et froid du toit, ignorant superbement la jeune femme qui s'en allait.

Tout le monde ne t'abandonneras pas, tu sais ... Décidement. C'était tellement grotesque que çà dépassait l'amusement pour atteindre l'agaçement. Evangeline secoua légèrement la tête pour oublier le professeur et ces paroles, ce qui ne lui prit guère longtemps, pour ensuite replonger son regard dans l'infinité du ciel de la nuit. Elle ne quitterait le toit qu'aux lueurs de l'aube. Et le lendemain l'attendrait ces stupides cours, avec ces stupides élèves et ces stupides professeurs. Evangeline laissa échapper un soupir. Bah. Elle serait prête.

[ Okay, voilà, sujet clos ^^ ]

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